Cela fait 44 ans que j'ai atterri sur terre. Mes parents m'ont accueilli un jour de pluie. Naissance pluvieuse, naissance heureuse. Bébé, avant d'arriver chez mes parents, le choc de débarquer sur terre était si violent, que j'ai été gravement malade. Un temps à l'hôpital... mais ce qui ne tue pas, rend plus fort.

Et puis, arrivé à la maison, le petit bout que j'étais, par la volonté de mes parents, a grandi.  À l'époque, je n'étais pas très gourmande ; depuis je me suis rattrapée !

Quelques années plus tard, j'ai découvert les joies d'aller à l'école. Car c'est le souvenir d’un réel bonheur au moins au début. Car à 6 ans, angine sur angine, je découvrais la lecture, l'écriture à la maison. Lorsque je retournais à l'école, c'était la fête de retrouver mes copains. Et ça, la maîtresse ne le supportait pas et je terminais au coin... Dissipée et trop heureuse de retrouver mes camarades.

Lorsque j'ai dû redoubler cette année-là, je l'ai très mal pris. Je ne comprenais pas. C'était une injustice. Après, je pense que je me suis renfermée. Et l'école est devenue un endroit que j'ai craint... jusqu'à ce que j'en sorte.

À la maison, nous étions quatre : maman, papa, mon chien et moi. Mon chien, c'était plus qu'un animal, c'était un ami, un être sensible qui était toujours là pour s'amuser et accueillir mon chagrin d'enfant. Tous les cockers qui se sont succédé ont une place dans mon cœur. Mais le dernier s'appelle Mozart, un chien merveilleux, intelligent et lorsqu'il était petit c'est lui qui a choisi ses maîtres. Il est venu à nous. Avec mon chien, nous partions en balade à travers la campagne et parfois je prenais des risques avec lui... Quelle belle idée d'escalader une barrière et de se promener en plein champ sauf que... Nous n'étions pas tout seuls... Et voici une vache qui nous poursuit, alors nous courrons tous les deux vers un muret. J'attrape Mozart, il saute, je passe sous les fils de fer barbelé, je déchire mon pantalon et je bondis également à terre. Il était moins une, je sentais le souffle de la bête à deux cornes. Haletants, nous reprenons notre souffle, fiers de cet exploit !