Séance du jour : Écrire le début d’un texte autobiographique : pacte au lecteur ou début de récit autobiographique.

 

Le genre autobiographique, définition et caractéristiques :

  • Avant l’autobiographie, on avait connu d’autres formes d’écriture de soi : Autoportrait dans lequel l’auteur veut montrer ce qu’il est, pas son itinéraire pour le devenir (ex. MontaigneLes Essais) ; Mémoiresdans lesquels un personnage public raconte des évènements historiques (Cardinal de Retz, Chateaubriand, De Gaulle).
  • Le terme Autobiographie apparait au début du 19èmesiècle, formé à partir de trois mots grecs. Le genre autobiographique est initié par Jean-Jacques Rousseau, dans Les Confessions.
  • Définitionde Philippe Lejeune : « récit rétrospectif en prose qu’une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité. »
  • Le genre autobiographique repose sur :
    • Un pacte avec le lecteur dans lequel l’auteur annonce sa démarche, ses intentions ; ce pacte est initial chez Rousseau (il l’était déjà chez Montaigne), il continuera à être explicité dans l’œuvre, mais sera plus gommé, Rousseau ne peut être répété à l’infini…
    • Une intention de sincérité, mais discutée, analysée, la sincéritéétant bien sûr affirmée, voulue, mais la vérité n’étant jamais vraiment possible, puisque le temps et la mémoire ont fait leur effet. Sincérité et vérité ne peuvent pas être confondues, il ne s’agit pas d’un récit historique mais du récit de la mémoire, qui peut aussi inventer, déformer, déplacer.
    • Une distance imposée par le récit rétrospectif : l’adulte qui écrit ne peut pas être confondu avec l’enfant, l’adolescent, l’adulte plus jeune dont il raconte l’histoire. Cette distance est celle de l’adulte écrivant qui ne se confond pas avec la personne qui a vécu les évènements à un autre âge, et sur laquelle l’adulte écrivant porte un regard distancié, analysant, amusé, critique…
    • Le je peut signer le genre autobiographique, mais il n’en est ni le garant ni une obligationRousseau dit je en installant une distance entre un je écrivant et un je enfant, puis adolescent. Des narrateurs de romans de fiction disent aussi je sans être dans l’autobiographie. Et depuis une cinquantaine d’années, l’habitude de raconter sa vie a fait déferler un grand nombre de récits de vie auxquels manque largement la distance nécessaire à l’autobiographie. Annie Ernaux, après avoir utilisé le je jusque-là, instaure une nouvelle distance dans Mémoire de fille en utilisant le elle pour la jeune fille qu’elle était. 

 

Contraintes : respecter les règles du genre autobiographique ci-dessus.

 

 

Quelques lectures supports : 

  • Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, 1
  • Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux
  • Annie Ernaux, Mémoire de fille