Séance du jour : 

  1. Jouer avec les mots : mots-valises (Olivier Auroy) – définitions selon inspiration (Michel Leiris) 
  2. Pastiche : le confinement à la manière de… La Comtesse de Ségur

 

Écriture 

  1. Créer des mots-valises et des définitions fantaisistes à partir d’un choix de mots.
  2. Écrire un pastiche du Bon petit diable sur le thème du confinement en employant les mots-valises et mots définis.

 

Quelques lectures : 

 

Une allégorie moderne de l’enfermement

  • Ivan RepilaLe puits (Denoël 2014) – Ce court roman coup de poing, au titre espagnol L’enfant qui vola le cheval d’Attila a été un véritable phénomène en Espagne où il a été totalement épuisé en quelques mois. Deux enfants sont enfermés dans un puits de sept mètres sans moyen d’en sortir. La violence et la force portent la réflexion très haut.

Comprendre la contagion et le confinement :

  • Paolo GiordanoContagions (Seuil Mars 2020) – dans un court livre de 60 pages, Paolo Giordano, romancier et mathématicien, déploie les règles mathématiques des contagions pour expliquer la décision indiscutable du confinement. (Accès gratuit en ligne)

Pour penser le confinement intérieur de l’emprise subie

  • Louise MeyLa deuxième femme (JC Lattès 2020) – Nous sommes plongés avec force au creux de l’emprise que vit le personnage ; femme peu considérée, elle trouve son existence dans la place que lui donne cet homme dont elle ne perçoit que peu à peu les déviances. La chance lui fait rencontrer les personnes qui l’aident à s’en sortir, à son corps défendant. Un roman d’une justesse et d’une puissance rares.  

Des dystopies pour penser la sortie de confinement et de crise mondiale :

  • Margaret Atwood, C’est le cœur qui lâche en dernier (Robert Laffont 2017) – Suite à une violente crise économique, le « choix » est donné à quelques humains de vivre une vie à mitemps, à moitié totalement pris en charge dans des conditions exceptionnelles, à moitié prisonniers. 
     
  • Sophie DivryTrois fois la fin du monde (2018) – Une explosion nucléaire projette le personnage hors de l’enfer de la prison, et il recommence une vie de Robinson dans une zone désertée. Une belle réflexion sur l’individu et le collectif.
     
  • Emmanuelle Bayamack-TamArcadie (P.O.L. 2018) – Une communauté libertaire dans laquelle se sont réfugiés des inadaptés au monde technologique pose la question du collectif et de l’individuel, du rapport à l’argent, de l’influence du gourou, de la relation avec les autres, hors du confinement choisi ou subi.
     
  • Alain DamasioLes furtifs (La Volte 2019) – Dans un futur proche où les multinationales ont pris le pouvoir et étendu le contrôle par la technologie, l’armée chasse les furtifs, des êtres plastiques invisibles qui se transforment à leur gré. La résistance s’organise. Un roman d’une puissance créative langagière époustouflante.
     
  • Laurent BinetCivilizations (Grasset 2019) – Et si Christophe Colomb n’avait pas « découvert l’Amérique », et si les Mexicopéruviens avaient « découvert » l’Europe… Un renversement d’hypothèse traité de manière réjouissante… 

Et quelques classiques sur l’épidémie, à redécouvrir ou découvrir :

  • Edgar Allan PoeLe Masque de la mort rouge (1884) – la nouvelle qui a servi de base à la Peste écarlate de London ; face à l’épidémie de la mort rouge, le prince Prospero confine dans son château coupé du monde un échantillon d’êtres sains, jusqu’à ce que la mort rouge revienne. 
     
  • Jack LondonLa Peste écarlate (1912) – un court roman dont l’action se situe 70 ans après 2013, date à laquelle le monde s’est effondré suite à une épidémie qui a décimé la quasitotalité de la population. Les quelques humains restants et leurs rares descendants reviennent à une sauvagerie apocalyptique.
     
  • Albert CamusLa Peste (1947) – une épidémie de peste, allégorie cette fois du courage, de l’abnégation, de la résistance collective à un ennemi invisible (qui n’est pas que la peste) ; un exemple de confinement avec l’enfermement dans une ville coupée du reste du monde.
     
  • Jean Giono, Le Hussard sur le toit (1951) – l’épidémie de choléra de 1832 utilisée comme une allégorie des tendances viles des hommes ; intéressant pour faire réfléchir aux réactions humaines et au parti pris du romancier de faire de l’aveuglement du hussard une protection contre la maladie.