Le Petit Corona prit Coronamobile
Le printemps est venu, se dit-il, guilleret
Tiens, je vais me masquer, car c’est déjà la fête
Premier Avril des fous, c’est le Bal des Poissons,
Premier Mai s’il te plaît, c’est le bal du muguet
Avec mes hameçons dressés dessus ma tête, je vais vous harponner
petits humains craintifs, ignorant mon pouvoir
On va bien se réjouir, au gré du Bal des Dupes
je vais tous vous tromper, insidieux voyageur !
Ni vu, ni entendu, ni compris, ni connu
D’un monde silencieux sur qui le soleil brille
Implacable fanal du Port d’Éternité
Car la Planète bleue, en ces temps, se délite,
Elle n’est plus respectée par l’homme qui l’habite
La Planète a changé, cette belle marine, calme au gré des poissons
qui, jadis, sillonnaient ses vagues cristallines
Est maintenant emplie de plastiques infects
Étouffant les poissons les tortues et les raies
Bâchant, voile mortel, les coraux réchauffés
Moi, le tout petit, l’insidieux, le sournois
je leur sauve la vie en leur portant la mort
la mort d’un monde ancien où ils étaient les rois
Ils vont la respecter, cette belle nature
En deux siècles violée, contrainte sous leurs lois
Elle est plus forte qu’eux et se relèvera
Alors, je renterai en Coronamobile
Dans le ciel des guetteurs, des vigies et des Dieux
Je me rendormirai, un œil sur les terriens, leurs folles entreprises
Pour eux, la vie d’avant ne sera plus possible
le prix de leur survie sera mon prix à moi
Je veillerai, je veillerai…