Thème du jour : Repérer le point de vue adopté (Qui voit ?), la posture du narrateur (Qui parle ?) et le système des temps
Séance du jour : Lire préalablement les textes envoyés
1. Retour sur les écrits de Dominique et de Chantal pour repérer des points à améliorer
- cohérence des temps (temps de la narration : présent / passé)
- ponctuation (virgule, deux points, paroles insérées…)
et pour repérer le point de vue adopté et la posture du narrateur.
2. À partir des quatre nouvelles finalistes du concours Edilivres, repérer point de vue, posture du narrateur et système des temps.
Écriture :
"Autour de l'escalier" : imaginer, inscrire, raconter la vie autour d'un escalier. Escalier d'immeuble qui fait se rencontrer de multiples occupants, escalier de maison qui sert de colonne vertébrale ou de sortie de secours… L'escalier sert de cadre, de point de départ, ou d'arrivée, il alimente notre imagination au sens large…
Un exemple d'escalier chez Perec, La Vie mode d'emploi (I, Escaliers 1) :
"Ils se barricadent dans leurs parties privatives – puisque c'est comme ça que ça s'appelle – et ils aimeraient bien que rien n'en sorte, mais si peu qu'ils en laissent sortir, le chien en laisse, l'enfant qui va au pain, le reconduit ou l'éconduit, c'est par l'escalier que ça sort. Car tout ce qui se passe passe par l'escalier, tout ce qui arrive arrive par l'escalier, les lettres, les faire-part, les meubles que les déménageurs apportent ou rapportent, le médecin appelé en urgence, le voyageur qui revient d'un long voyage. C'est à cause de cela que l'escalier reste un lieu anonyme, froid, presque hostile."
Pour aller plus loin - Rappel théorique :
1. La question du point de vue : qui voit ? permet de distinguer trois champs de vision du narrateur qui, très souvent, se succèdent, alternent, se mêlent :
a) le narrateur omniscient (focalisation zéro) qui voit et sait tout, dans une position de surplomb, par en-dessus ;
b) les personnages ne sont vus et connus que de l'intérieur (le lecteur ne sait rien de leur apparence physique) : on parle de focalisation interne, le narrateur raconte ce que voit, sait et pense un personnage ; elle peut passer d'un personnage à un autre ;
c) les personnages ne sont vus et connus que de l'extérieur (le lecteur n'a pas accès à leur conscience) : on parle de focalisation externe, le narrateur est un observateur extérieur et objectif, il tient le lecteur en attente.
2. La posture du narrateur (un jeu sur la posture est possible, ainsi que le changement de narrateur) :
a) le narrateur est extérieur à l'histoire, il la raconte à la 3ème personne, c'est la narration classique du récit (énonciation-récit) ; la 3ème personne peut être remplacée parfois par la 2ème personne (ex Butor, la Modification) ;
b) le narrateur est présent dans l'histoire, il dit "je", soit en étant témoin, il raconte l'histoire sans l'avoir vécue lui-même ; soit en étant personnage, il a vécu ou est en train de vivre l'histoire (énonciation-discours fictive, qui imite une situation d'énonciation réelle) ;
c) le narrateur est extérieur à l'histoire, mais de temps en temps il intervient directement à la première personne, pour commenter l'histoire ou s'adresser au lecteur.
3. Le temps de la narration : (à distinguer du temps de l'histoire = calendrier) ; c'est le moment où le narrateur se situe pour narrer l'histoire :
a) narration rétrospective : emploie les temps du passé comme temps principaux passé-simple / imparfait / plus-que-parfait (elle peut aussi utiliser ponctuellement le présent de narration) ; elle comporte souvent des retours en arrière aux temps du passé, le futur est marqué par le conditionnel (futur dans le passé) ;
b) narration simultanée : semble raconter l'histoire au moment où elle se déroule, elle emploie le présent historique comme temps principal, les rétrospectives sont marquées par le passé composé et l'imparfait, le futur est marqué par le futur simple.
Prolonger son texte pour la prochaine séance…
Prochaines dates : 15 avril – 13 mai – 17 juin
