Tout comme feu mon ami Jean Jacques, paralysée par la vision de la feuille blanche, il m’est aussi impossible d’écrire que de vous jouer un air de cornemuse.

D’ailleurs, il est grand temps que je m’émancipe de cette morale, mi-bourgeoise, mi chrétienne, qui m’a été inculquée dès l’enfance : tu respecteras ton maître en dépit de son ton cassant, tu accepteras ses moindres exigences même s’il fait preuve de la plus grande inhumanité à ton endroit ; même s’il ne témoigne pas du moindre égard pour ta morphologie défaillante causée par un régime macrobiotique drastique entraînant des douleurs chroniques invalidantes te transformant, peu à peu, en roulure.

Ce soir donc, je me contenterai de laisser vagabonder mon regard sur les lointains d’Avanton, de goûter aux douceurs de la table de notre hôtesse puis d’observer mes disciples, disciplinés- cela va sans dire- et studieux, se livrer à leur exercice d’écriture dans le cliquetis des claviers ou le chuintement feutré des stylos.

 

 

 

Renée-Claude (juin 2012)