il y a cinq ans, tandis qu’à la fois résigné et soucieux, il tenta de nous dissuader, avec des mots fort semblables, de nous lancer dans ce qui allait devenir  l’aventure de notre quarantaine. Je me souviens de notre agacement d’alors devant sa réserve ; de notre belle assurance face à notre avenir, à la stabilité de notre couple, à la cohésion de notre petite famille et à la pérennité de notre passion commune pour notre projet fédérateur de nos énergies.

Accroupie au plus près du feu, sous le manteau de la cheminée de pierres, je tente, ce soir, de me concentrer sur le chuintement du bois humide et la danse timide des flammes afin d’oublier le mugissement lugubre du vent qui me parvient des combles à travers les plafonds à demi effondrés. Afin d’oublier le rideau de pluie glacée qui fouette et encercle la bâtisse et m’isole du monde. Afin d’oublier surtout la scène de l’après-midi qui me laisse le cœur serré, les jambes tremblantes. J’essuie quelques larmes dont j’attribue rageusement la responsabilité au mauvais tirage.

Mon histoire, notre histoire, serait-elle à l’image de cette ruine que nous tentons, de plus en plus difficilement, de maintenir hors d’eau ? Je ne peux m’empêcher de me répéter, en boucle, les paroles à la fois véhémentes et désespérées d’Edouard, notre fils aîné, lancées à la volée tout à la fin de cette dure journée de labeur :

 « Avec vous, c’est jamais fini ! C’est toujours plus ! Encore plus ! Jamais bien ! Pas d’dimanche ! Pas d’ vacances ! Jamais ! Et ça, d’puis trois ans ! Et manifestement, ça n’vous dérange pas ? Vous n’ vous posez pas d’questions ? Il faudrait peut-être même vous remercier de savoir aussi bien occuper nos temps libres ? C’est très formateur pour nous…On vous remerciera plus tard de nous avoir fait découvrir les vraies valeurs…C’est ça ?

 Le repos pour nous ? C’est l’lycée ! Quel programme ! Maman, toi qu’es prof d’histoire, tu sais bien que l’esclavage a été aboli à la Révolution, non ? Moi, j’en ai ma claque ! Débrouillez-vous autrement ! En tout cas, sans moi ! Moi, j’me barre pour la fin du week end ! Il vous reste Hervé et Aliette qui n’osent pas encore se révolter. Profitez-en, profitez-en bien, ça risque de n’pas durer »

Il fallait qu’il en ait marre, Edouard, plus que marre pour se révolter ainsi. C’est vrai que j’aurais dû sentir monter son ras le bol depuis un certain temps.

Tout comme celui de son frère qui commence à soupirer fort lorsque le vendredi soir, j’attaque d’une voix que je m’efforce pourtant de rendre guillerette :

« Alors demain matin, les enfants, on attaque par le plafond du salon ou les boiseries de la grande salle ? »

Aliette, elle, prétexte de plus en plus souvent des maux de ventre, des migraines, « ses bobos du samedi »,  comme ricanent ses frères ou  d’interminables exposés à préparer, en groupe, pour le lundi matin. Je fais probablement semblant d’être dupe, depuis un certain temps pour éviter d’analyser un peu.

Quand je pense que ce matin, je chantonnais de si bon cœur ! Je ne sentais vraiment rien venir. Tout en glissant précautionneusement le pâté de Pâques dans la glacière, aux côtés du chou farci et de la salade composée, je me souvenais des joyeuses explorations d’il y a quelques années, de buissons en buissons, à la recherche des œufs et poules en chocolat dans le jardin de mes parents, c’est pourquoi j’ajoutai, pour chacun, un superbe lapin en chocolat noir.

Parvenant à oublier les deux paquets de dissertations qui m’attendaient sur un coin de mon bureau ainsi que la panière de repassage, je me réjouissais, naïvement, de ce long weekend pascal qui allait nous permettre, grâce aux efforts conjugués de tous les membres de notre petite troupe, d’ôter précautionneusement la couche de mauvais papier peint qui recouvre la toile précieuse préexistante du salon-bibliothèque, de commencer à arracher le parquet pourri de la grande salle et, peut-être même, de parvenir à le remplacer si nous tenions bien la cadence.

Maintenant, je reprends, point par point, tous les moments de la journée afin de bien analyser à quel moment la situation a dérapé, quels mots, quels gestes de trop.

Le déjeuner, sorti du sac, fut gai. Assis sur un tronc d’arbre, en dépit de la fraîcheur,  devant la façade de notre petit château perché en haut du coteau boisé dominant la vallée où se prélasse la Bouivre, nous nous félicitions du travail accompli dans la matinée. J’appréciais la bonne entente de Joël et de nos deux fils qui planifiaient calmement les travaux de l’après-midi tandis que ma fille Aliette m’aidait spontanément à ranger les restes du piquenique.

Tout à fait décidée à positiver, je me félicitais intérieurement de leur heureux caractère, de leur penchant naturel, ou presque, pour l’entraide, en un mot, de leur âme bien née.

 En fin d’après-midi, alors que le pâle soleil avait fui derrière une cohorte de lourds nuages d’un noir sinistre et qu’une pluie mêlée de grêle commençait à cingler les carreaux et à s’infiltrer par les croisées disjointes, que, juchée sur un tréteau en compagnie d’Aliette, j’arrachais avec volupté le papier décoloré et poussiéreux, je pris brusquement conscience du lourd silence qui régnait dans la grande salle depuis un long moment. La danse des outils avait cessé, les voix s’étaient tues. Qu’étaient donc devenus « mes hommes » ? Ils n’étaient certainement pas sortis herboriser par un temps pareil ! Redoutant toujours une blessure, je me hâtai de descendre pour aller aux nouvelles.

Je les trouvai, tous les trois, debout, au milieu d’un amoncellement de lattes arrachées, contemplant dans un mutisme impressionnant les poutres porteuses. Ne pressentant pas un instant la catastrophe, je les apostrophai d’un « c’est qu’vous venez de découvrir un trésor entre les poutres ?» Un lourd silence fut la réponse à ma boutade qui manifestement se révélait tout à fait incongrue.

D’une voix blanche, Joël finit par lâcher :

« Tout est pourri. Il faut toutes les remplacer ! Des jours et des jours de boulot en plus ! Heureusement que je n’vous ai pas écoutés et qu’ j’ai eu la bonne idée, il y a deux ans, de racheter le lot de solives du prieuré de Châtenois, au cas où…

 Hé, bien mes p’tits gars, on n’est pas au bout d’nos peines. Lundi de Pâques ou pas, demain, j’emprunte le tracteur et l’élévateur du père Armand et on s’y met tous, y’a pas l’choix ! »

C’est ce « y’a pas l’choix » qui a été l’affirmation de trop. C’est ce qui lui a été intolérable à entendre. Je dois reconnaître que, depuis plusieurs mois, pressés de voir se terminer les travaux les plus urgents, nous vivions, Joël et moi, de « y’a pas l’choix en y’a pas l’choix » et cela, Edouard ne pouvait plus l’accepter. Pas plus que bientôt son frère et sa sœur ?

 Joël et moi, depuis cinq ans, demeurions à leurs côtés, comme des sourds et aveugles, nous refusant à entendre leurs plaintes, à accepter leurs réticences, à respecter leurs rêves d’autrement et d’ailleurs. Nous refusant à voir leur mine désabusée devant notre enthousiasme les veilles de week end.

Mais suis-je bien objective lorsque j’évoque notre constant enthousiasme à Joël et à moi ? Ne chercherai-je pas plutôt à m’en auto persuader ? Pas plus tard que ce matin, ne me suis-je pas surprise à penser : « Après la journée d’hier si pénible, encore deux jours à bosser dans la poussière et les courants d’air alors qu’on pourrait tous profiter, tranquillement, de la beauté des plages de l’île de Ré sans être importunés par la foule. »

N’y a-t-il pas, de plus en plus souvent, une petite voix, tout au fond de moi, qui interroge : « C’était peut-être une folie de se lancer dans une telle entreprise quand on a si peu de moyens et qu’il faut tant faire par soi même ? On était peut-être plus heureux avant… Quand nous avions le temps… Le temps de sortir tous ensemble… De partir à la découverte…De faire du vélo… Le temps d’aller au cinéma… L’argent de s’offrir le restaurant, tous, en famille, au lieu de tout mettre dans l’achat des matériaux ? »

Lorsqu’à la rentrée de septembre, les collègues arborent un bronzage magnifique et la décontraction des personnes reposées et qu’ils m’interrogent, un tantinet narquois, devant mon teint à peine rosé et mes traits tirés : « Alors, la châtelaine, et ces vacances ? »

Mon « super ! » n’est-il pas totalement forcé ? Ne m’est-il pas surtout dicté par la fierté ? Ne masque-t-il pas un sentiment de regret ? Regret d’ailleurs et d’autrement, tout comme chez les enfants ?

Tout à l’heure, après le départ d’Edouard, j’ai eu le sentiment que mon monde s’écroulait. Tandis que Joël regagnait la ferme afin de surveiller le vêlage imminent de deux jeunes génisses, qu’Hervé et Aliette rentraient prendre leur douche, j’éprouvai le besoin de rester seule ici. Seule devant ce feu mourant. Je ressentais probablement la nécessité de faire le point avec moi-même, mon « examen de conscience » en quelque sorte.

Oui, mon examen de conscience, car de cette aventure, je porte la presque entière responsabilité. Est-ce mon attrait enfantin pour les contes de princes et de princesses qui m’a portée à rêver de vivre un jour dans un château ? En devenant professeur et en épousant Joël, exploitant agricole, éleveur de bovins, j’étais cependant tout à fait résignée à oublier ce fantasme de petite fille. Je me bornai, des années durant, à courir les antiquaires afin de meubler notre ferme de coffres, armoires, buffets, table et bancs de couvent, fauteuils imposants. Vint un jour où je dus admettre qu’il n’était plus possible d’ajouter le moindre guéridon, la moindre chaise à langer, que notre intérieur tenait davantage du musée de traditions et arts populaires que d’un lieu de vie. Je me résignai alors difficilement à interrompre cette quête d’objets témoins d’un passé plus ou moins lointain.

C’est alors que, petit à petit, mon rêve de restaurer un château revint me visiter. Je me surpris à consulter les petites annonces. Je me bornais à m’intéresser aux bâtisses les plus modestes, situées dans un périmètre géographique compatible avec l’activité de Joël.

Ce dernier se contentait de sourire de mes recherches tandis que mes parents, connaissant mon opiniâtreté, s’inquiétaient et que nos amis se gaussaient gentiment.

Puis, paradoxalement, ce fut Joël qui, un beau soir, m’apprit que la Vivandière, suite au décès du dernier propriétaire survivant, était à vendre pour un prix tout à fait raisonnable.

Ce manoir, jouxtant la propriété de Joël, lui était familier. Enfant, à la tête d’une compagnie de gentils garnements, en l’absence fréquente des châtelains, il en hantait les bosquets, s’introduisait dans le pigeonnier, improvisait, dans la chapelle désaffectée voisine, des messes, tout à fait païennes, pour lesquelles les candidats au rôle d’enfants de chœur ne manquaient pas. 

Ce soir là, donc, je sentis confusément que mon rêve pouvait devenir réalité, que mon projet pouvait devenir notre projet. De fait, il ne me fut pas nécessaire de beaucoup argumenter pour convaincre : la grande proximité du château et de notre ferme me permettrait facilement de gérer les chambres d’hôtes que je projetais déjà de réaliser.

C’est ainsi que nous nous jetâmes dans l’aventure. L’emprunt souscrit couvrait l’achat de la propriété mais ne nous laissait que peu de marge pour effectuer les travaux dont nous avions fort largement sous estimé l’ampleur. Nous n’avions pas d’autres choix que de réaliser la plupart des tâches nous-mêmes et c’est ainsi que, depuis trois ans, nous consacrons week-ends et vacances à la restauration, tous corps de métiers confondus. Nos enfants ont été d’emblée associés à notre activité, avec enthousiasme au départ, puis, peu à peu, avec résignation et, à présent, avec lassitude et même opposition.

 La fréquente mise en garde de mon amie Nicole me revient en mémoire :

 « Méfie-toi, Anne, tu as le nez dans le guidon ! Tout tourne autour de ton château ! Tu ne vois pas que Joël s’épuise entre son exploitation et les travaux ? Et tes ados? Tu crois qu’ils mènent une vie normale ? Tu as voulu entraîner toute ta famille dans ton rêve mais attention que le rêve ne se transforme pas en cauchemar. Réfléchis ! »

Réfléchir ? Bien sûr que je réfléchis mais quelle autre solution adopter ? Nous sommes au maximum d’endettement tant pour le matériel agricole que pour la Vivandière, nous n’avons plus aucune marge de manœuvre alors que nous allons de déboires en déboires dans notre restauration. Il est urgent de terminer les travaux afin de les rentabiliser au plus vite en louant des chambres ou même les deux grandes salles pour des séminaires.

Depuis quelques semaines, je perçois une anxiété croissante chez Joël, il ne l’exprime pas mais elle est fort palpable, j’ai feint, jusqu’alors, un peu lâchement, de l’ignorer.

A cette heure, je devine son désarroi, sa souffrance même, à la suite de l’esclandre d’Edouard. Maintenant il me faut sortir de ma torpeur, aller le rejoindre, préparer le dîner, discuter avec Aliette et Hervé. Je crains que l’atmosphère, autour de la table, ne soit sinon électrique du moins pesante mais il ne sert à rien de reculer, il faut affronter.

 

Je passai une nuit blanche à imaginer le retour d’Edouard persuadée qu’il allait reprendre ses récriminations et peut-être entrer en conflit ouvert avec son père mais il est vrai que, parfois, ce que nous redoutons le plus ne se produit pas, bien au contraire.

Edouard arriva lundi soir alors que nous nous préparions à nous coucher, l’air tout à fait détendu de celui qui n’a rien à se reprocher.

« Ca va ? Ca va bien ? Vous alliez vous coucher ? C’est vrai que vous êtes crevés mais j’aurais pourtant voulu vous parler un peu. C’est possible ? »

Devant ma moue réticente, devançant ma réponse, il enchaîna :

« Ecoutez-moi, j’ai réfléchi en m’baladant d’puis hier soir.

C’est plus possible pour personne de continuer comme ça.

A ce rythme, on n’tiendra pas. »

Joël, qui s’apprêtait à monter à l’étage, nous fit face.

 J’attendais de lui une réponse du type :

 « Si c’est pour nous donner des conseils, n’te fatigue pas, on sait c’qu’on a à faire mon grand. »

Je fus donc surprise de le voir s’asseoir à la table que je n’avais même pas eu le courage de débarrasser entièrement et de l’entendre répondre tranquillement : « Je t’écoute ou plutôt nous t’écoutons. »

Par ce « nous », j’étais associée indubitablement à la conversation, je m’assis donc à mon tour sur le banc tandis qu’Edouard s’emparait du thermos toujours rempli de café chaud et de son mazagran favori. Joël reprit sa tasse encore tiède et la lui tendit : « Juste pour te tenir compagnie ! »

Je ne pris pas de café et cependant je passai la nuit dans un état d’excitation indescriptible.

 

Le projet d’Edouard, qui m’avait d’emblée apparu tout à fait irréaliste, sembla susciter l’enthousiasme chez Joël.

A l’occasion de la Saint Jean, nous organiserions une sorte de Kermesse au château à laquelle nous inviterions, individuellement, tous les gens du village. Nous leur ferions alors part de nos difficultés ainsi que de notre profond désir de voir la Vivandière rester la propriété de la famille de Joël, enfant du pays, et, à travers lui, celle de tous les villageois réunis au sein d’une association « Les amis du château de la Vivandière. »

Cette association pourrait organiser des concerts, des expositions, des veillées, des brocantes et toutes manifestations propres à faire vivre le manoir et à dynamiser la commune.

Auparavant, il serait nécessaire que chacun s’investisse, bénévolement, à sa mesure, selon ses forces, ses compétences, ses moyens, ses disponibilités, dans les travaux de réhabilitation.

 Le président de l’association et moi-même formerions un binôme chargé de la planification, de la surveillance et du suivi des travaux. Il y a quelques mois, un maître d’œuvre, à la retraite, a restauré une superbe maison bourgeoise entourée d’un parc à la sortie du village. Il accepterait certainement volontiers de nous conseiller.

Quant à lui, Edouard, il se chargerait volontiers de tout ce qui concernerait publicité, affiches, plaquettes, annonces, site internet.

L’idée d’Edouard développée le lendemain au cours du dîner, soutenue par un Joël conquis, fut accueillie avec enthousiasme par Hervé et Aliette. Quant à moi, je m’efforçai de cacher mes doutes afin de ne pas gâcher l’ambiance.

Les week-ends qui suivirent, ainsi que les jours fériés de mai, furent essentiellement consacrés à la préparation de la kermesse ce qui eut pour effet de marquer une longue pause dans nos travaux et ainsi de retrouver forces et entrain.

Aliette et Hervé unirent leurs compétences de scouts dans la préparation de divers jeux, atelier de maquillage, chamboule-tout et pêches à la ligne pour les plus petits, courses aux trésors pour les plus grands.

Le buffet, tenu par Grand Ma, obtint un succès qui dépassa toutes ses espérances et contribua certainement grandement à la réussite de notre petite fête et à l’euphorie de certains participants prêts dorénavant à tout pour nous aider : qu’Hippocrate en soit, ici, remercié ! Cette délicieuse boisson, du nom d’hypocras, à base de vin dans lequel elle mit, religieusement, à macérer cannelle et autres épices mystérieuses, gingembre, miel, embaumait l’atmosphère.

Dans sa recherche enthousiaste, au fond de ses cartons, de recettes d’un autre âge, elle découvrit celle des oublies, petites gaufres, sucrées de miel, roulées en forme de cylindre ou de cornet et elle passa des heures à manipuler ses anciens moules à gaufres sur des campings gaz de fortune devant les frimousses gourmandes des enfants qui s’agglutinaient devant elle.

Nos trois grands rejetons interprétèrent, avec beaucoup d’humour, un sketch mettant en scène le désespoir d’un malheureux châtelain. Celui-ci, ne rencontrant que déboires sur déboires dans la restauration de son château, se persuade être la victime d’esprits maléfiques et en vient, petit à petit, à perdre la raison. La scène se termine, sur un appel à l’aide de tous afin que Joël ne sombre pas à son tour dans le découragement, par un lâcher de ballons porteurs d’affichettes :

« Pour que vive la Vivandière, aidez-nous ! »

La soirée se termina joyeusement autour d’un grand feu alimenté notamment par le plancher vermoulu et autres boiseries irrécupérables et par la promesse d’un grand nombre de participants de répondre positivement à notre appel dès le samedi suivant.  

Prenant congé de nous, notre maire, en philosophe éclairé, nous donna une chaleureuse accolade en nous affirmant : Vous verrez que les petites privations s’endurent sans peine quand le cœur est mieux traité que le corps ! »

 

Atelier d'écriture du 18 avril :
Retour à Rousseau, Les Rêveries du Promeneur solitaire.
A partir du début et de la fin de neuvième rêverie, nous écrirons notre propre « Rêverie » en faisant appel à des souvenirs réels ou imaginaires.
Nous pourrons nous inspirer des thèmes de Rousseau dans cette neuvième Rêverie (l’abandon de ses enfants, l’éducation des enfants, promenades dans Paris, aux Invalides, rencontres…)
Début :
« Le bonheur est un état permanent qui ne semble pas fait ici-bas pour l’homme. Tout est sur la terre dans un flux continuel qui ne permet à rien d’y prendre une forme constante. Tout change autour de nous. Nous changeons nous-mêmes et nul ne peut s’assurer qu’il aimera demain ce qu’il aime aujourd’hui. »
Fin :
« Mais n’est-ce rien que de se dire : je suis homme et reçu chez des humains. C’est l’humanité pure qui me donne le couvert. Les petites privations s’endurent sans peine, quand le cœur est mieux traité que le corps. »
Employer absolument le mot « une oublie ».
Notre « Rêverie » devra commencer par tout ou partie de ce début et se terminer par tout ou partie de cette fin.