Pour achever le tableau
l’océan tourne court et me tourne le dos
je ne suis pas inscrit dans la forme du monde
le jour est sans morphologie

les vagues mal venues sans modelé qui vaille exaspèrent la mer
et la lumière est déconfite

la grève est encombrée d’un débris séminal
d’écumes de peaux mortes et douteuses et de venins gélatineux
qui salissent les sables
j’avance à l’âcre petit Noé démissionnaire
avec dans la bouche un goût de buanderie
et dans les jambes des fourmis sans style et sans filon

rien à écrire sous la dent et le sable est carié
le ciel a mauvaise allure la mer mauvaise haleine

je suis à l’article de la mer l’ombre fâcheuse au tableau
la marine anonyme n’est qu’une mine de papier mâché
cédée en pâture aux liasses d’eaux
dans le fond la question de la mer a t-elle vraiment lieu d’être ?

Je me sens des colères hugoliennes demain dès l’aube je saisirai ma vague épée
je marcherai jusqu’au-delà des nuées aigres et farineuses
j’incendierai la méforme des flots jusqu’à extinction de ma triste figure
et je décapiterai ces vieilles sirènes.