Thème du jour : La métaphore et la comparaison – Créer des images nouvelles
Séance du jour : Notre récit du jour avance en jouant avec des images, comparaisons et métaphores
« C’est justement parce que nous sommes bombardés d’images toutes faites que nous avons besoin de comparaisons nouvelles, d’analogies surprenantes et de métaphores inventant des usages inouïs des mots. » Sophie Divry, Rouvrir le roman, p. 170, Notabilia 2017
« …la vie est une succession d’appétits, jusqu’au jour où les dents vous manquent. » James Salter, Un Bonheur parfait, cit. sup. p. 65
Rappel sur la comparaison et la métaphore :
« La comparaison rapproche deux mots ou deux idées :
- « Le bonheur des méchants comme un torrent s’écoule. »(Racine)[1]
« La métaphore repose sur une association d’idées. Le mot quitte son contexte habituel pour entrer dans un autre contexte :
- « Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige. » (Baudelaire) […]
Écrire ou lire une métaphore, c’est très exactement changer de monde. C’est quitter un monde où le Soleil est une des cent milliards d’étoiles de notre galaxie […] C’est entrer dans un monde nouveau, différent, où le Soleil saigne en disparaissant à l’horizon de l’océan. »[2]
Quelques exemples de métaphores cités par Sophie Divry(p. 172) extraits du romanLe Tunnel, de William H. Gass : « des odeurs de colère », « une dispute qu’on enjambe », des instants « compactant chaque mètre cube du passé ». Et une comparaison puissante : « Casés dans la voiture comme des ours en peluche sur la même étagère. »
Contraintes :
- Intégrer comparaisons et/ou métaphores dans son récit pour lui donner une plus grande puissance à voir.
Quelques lectures à partager :
- Nicolas Mathieu,Leurs enfants après eux(prix Goncourt) - Aux animaux la guerre, son premier roman adapté en série (sortie le 15 novembre Fr3)
- Nathalie Léger, La robe blanche (prix Wepler)
La forme du texte est une nouvelle : minimum 3500 signes espaces compris (environ une page et demie en police de taille 12) – maximum libre...
« Nous ne formons pas une école, car il n’y a pas de panacée en littérature. Nous ne sommes pas tous d’accord. Mais quelque chose nous réunit : nous avons envie que le roman ne soit pas juste une marchandise, ni même un moyen-pour-faire-lire-les-gens, mais une affaire brûlante et nécessaire : un art contemporain. » Conclusion de la tribune du Monde du 3/11/2018 : Pour dire notre époque monstrueuse, il faut des romans monstrueux.Contre la toute-puissance de l’autofiction et des « romans en costumes », un collectif de jeunes auteurs réaffirme dans une tribune au « Monde » le roman comme art contemporain, à la veille d’une semaine où seront décernés plusieurs prix littéraires. Aurélien Delsaux, Sophie Divry et Denis Michelis.