Je suis rentré avec le travail à faire pour janvier, qui a priori ne pose pas de problème majeur, il faut seulement s'y mettre.

Cette fois, il y a comme une petite musique dans ma tête, vous savez un petit refrain lancinant qui ne vous lâche pas : Pourquoi n'as-tu rien dit ? Pourquoi t'es tu tenu à l'écart du débat ? Pourquoi n'as-tu pas énoncé que tu n'étais pas d'accord ?

Peut être parce que je n'avais pas envie d'y entrer, que je pensais que ça n'était pas le moment, moi son texte je l'avais aimé, peut être aussi par cette lâcheté ordinaire avec laquelle nous nous donnons bonne conscience en évitant d'aborder tout ce qui peut compromettre notre tranquillité.

J'ai toujours de la difficulté à m'exprimer à propos de l'écriture des autres, ce n'est pas de la fausse pudeur, c'est comme ça. Je trouve qu'il n'est déjà pas si facile de sortir quelques idées du fin fond de ses circonvolutions cérébrales, alors quand c'est là sur le papier, je pense que c'est déjà une sacrée réussite, quand je trouve vos textes à lire sur le blog je suis content.

 Là c'était un peu spécial, c'était un texte comme on en écrit d'un trait de plume pour évacuer la pression, pour se dire qu'en dépit de la violence du monde, on existe, et qu'on est encore capable d'en dire quelque chose.

Que malgré les slogans "Même pas peur" On a peur quand même de cette violence et de sa banalisation. Que l'on a peur de cette société qui se déchire et dont on n'arrive pas à recoller les bouts. Que l'on a peur de cette incapacité qui est la nôtre et celle de nos dirigeants, hors de la contre violence, d'inventer d'autres systèmes de relation entre les hommes.

Ici nous nous sommes toujours tenus un peu à l'écart les uns des autres, nous venons pour écrire et point barre, depuis que nous mangeons ensemble il y a un peu plus d'échanges, mais prudents et circonscrits et c'est très bien.

Nous n'avons pas défini ensemble le référentiel de fondamentaux qui auraient cadré notre travail, quelque part j'en suis heureux.

L'écriture ce doit être la liberté, avant tout la liberté d'expression… La représentation la plus haute de la bêtise humaine a été ce qu'on fait les tueurs qui ont sévi chez nous tant à Charlie qu'au Bataclan et ailleurs. Ce que faisaient ceux qu'ils ont tués n'était que l'expression de leurs idées et désirs de vivre, et des gens qui s'expriment, il n'y en a pas tant !

Dans le texte qui nous intéresse, il y a certes de l'ambiguïté c'est vrai, mais ce n'est pas tant le texte qui est ambigu, c'est tout ce qui se passe dans notre société et dont elle nous relate quelques éléments.

Ces jeunes qui vivent au milieu de nous et qui ressemblent à tous les autres, devraient pouvoir trouver une place dans notre société, et cela, sans que rien ne les amène à se détruire tout en essayant de nous détruire. Il ne suffit pas d'avoir un système qui donne ses chances à tous encore faut-il qu'il ait du sens, nous savons qu'un certain nombre d'entre eux vont mal, qu'ils n'ont pas et ne trouvent pas leur place au milieu de nous, deviennent alors des proies faciles pour les embrigadistes de tous poils.

Tout à coup quelqu'un s'intéresse à eux, et leur propose un statut, "Même si c'est celui d'être un tueur et de devenir un martyre"

Nous pouvons nous poser des questions, nous qui vivons dans un pays moderne et développé qui a l'un des plus forts taux de chômage des jeunes et des plus de cinquante ans, alors si en plus vous êtes arabe, noir,