La main est là prête à écrire
Mais le cerveau ne transmet plus
La main reste inerte
Ne surgit plus que le bruit sourd
D'un monde où l'on s'écharpe
Un avion part en fumée ici
Un immeuble s'effondre par là
Un hôpital disparait sous les bombes
Une communauté a été rayée de la carte
Là-bas quelque part si loin
Qu'on ne sait même pas où c'est
Et puis chez nous dans le staccato des armes automatiques
Un chamboule tout sanglant et des morts pas dizaines
Du sang partout du sang
Qui dégouline par litre par décalitre, par hecto…
La main est là prête à écrire
Mais le cerveau ne transmet rien
Chaque jour voit l'espace du monde échappant
A la guerre et au terrorisme se réduire
Personne n'est à l'abri d'être tueur ou tué
Comme ils disaient en quatorze on ne tue que les innocents
On ne prend garde aux femmes ni aux enfants
C'sont même des cibles privilégiées
Il faut éteindre l'avenir de l'homme
Des pans d'humanité se sont mis en marche
Comme des myriades de fourmis
Serpentant dans nos paysages
En masses inépuisables
Ils cherchent la Paix ailleurs
Ils croient la paix ailleurs
Espèrent qu'elle est ailleurs !
Alors que c'est en soi qu'on porte la violence
Tout le monde a raison chacun a ses raisons
Tous les coups sont permis
On pointe l'autre du doigt
On évite de se regarder dans la glace
Alors que la glace nous broie tout doucement le cœur
Et tout à coup notre monde explose
La main se crispe les photos s'affichent
Les mots crépitent comme les balles
C'est terrible de n'y pouvoir rien
Résister continuer à vivre le quotidien
Une obligation évidente
Comme si nous y pouvions quelque chose
Jusqu'à aujourd'hui c'était là bas
Désormais c'est aussi ici et maintenant
Il va falloir se mettre à penser et vite
Ne pas se laisser instrumentaliser
Par les discours les lieux communs
Des bateleurs d'estrades
Ne pas stigmatiser écouter les voix sages
Celles qui osent dire que les hommes
Sont faits pour vivre ensemble
Dans une société qui recherche une vie simple
Débarrassée de ces avides
Qui ne pensent qu'à dominer écraser avilir
On ne peut être indifférent fermer les yeux
Continuer à rêver un monde différent
Le rêve comme la violence
C'est dans nos têtes et nulle part ailleurs qu'ils naissent
Alors il faut y aller et ne pas se laisser dévorer
Si nous continuons ainsi
Bientôt il n'y aura plus besoin de COP 21
Les humains auront disparu de la surface du globe
Comme ils sont la seule menace pour la planète
Il y a peut-être là de quoi espérer !
DG Massinière 2013