Thème du jour : expérimenter un procédé de distanciation pour écrire à la première personne.

 

Séance du jour : écrire en je pose souvent un problème d’identification du narrateur à l’auteur, et pour le lecteur une confusion personnage-auteur. Écrire à la première personne, quand on se situe dans la fiction, le romanesque, ne peut jamais consister à confondre auteur et personnage. Même si l’auteur emprunte des éléments à sa propre vie, ce qu’il écrit est toujours une réinterprétation.

Mais il peut être difficile de trouver la distance pour éviter cette confusion auteur-narrateur-personnage. C’est pourquoi nous repèrerons deux procédés qui peuvent aider à cette distanciation : l’ironie et l’étrangeté.

L’ironie : qui peut aller jusqu’au sarcasme, consiste en un principe d’antiphrase (dire le contraire) pour déstabiliser le lecteur et l’amener à reconstruire le sens créé par une surprise dérangeante. Ex. Régis JAUFFRET – Microfictions (Gallimard 2007) – Nouvelles déjà lues + L’histoire du bol – L’immeuble sent le pipi…

L’étrangeté, l’indifférence : consiste à effacer les émotions, les affects, en se concentrant sur les détails de la vie quotidienne, pour donner une impression d’indifférence qui met le lecteur mal à l’aise et l’amène à se décaler d’une éventuelle identification. Ex. Albert CAMUS – L’étranger (Gallimard 1942) – incipit. Christian OSTER – Mon grand appartement (Ed. de Minuit 1999) – Une femme de ménage (Ed. de Minuit 2001)

 

Écriture :

-       Une phrase sert de déclencheur : « Ah là là qu’est-ce que je vais mieux maintenant quand même, me disais-je. » (OSTER, Une femme de ménage, p. 16)

-       La phrase oriente l’imagination vers une évocation personnelle que chacun résume rapidement en quelques lignes ; elle peut être écrite de manière télégraphique.

-       2ème temps : chacun commence, à partir de cette trame de récit, à bâtir sa nouvelle, l’objectif étant d’expérimenter un des procédés de distanciation, en recherchant l’élément, dans l’écriture, qui va permettre de distancer.

-       2ème temps de lecture intermédiaire, les autres réagissent, commentent…

-       Après ce 2ème temps, chacun continuera sa nouvelle seul-e, et l’enverra si possible avant le 25 novembre.

-       Longueur de la nouvelle : environ 800 mots ou 5000 signes espaces compris (+/- 2 pages taille de police 12 interligne 1,5)

 

Prochaines dates : 2 décembre – 6 janvier – 2 mars – 6 avril – 11 mai – 8 juin