Le soleil montait dans l’axe de la fenêtre
Les poiriers du jardin
Changeaient de couleur à chaque saison
Et à l’automne les merles
Venaient s’y gorger de leurs fruits
Chaque jour les voix d’enfants
Brisaient le cours des heures
En partant ou rentrant de l’école
Sur le chemin derrière la maison
Echoué comme un vieux cargo
Ancré dans une darse ensablée
Il n’avait pas choisi parmi
Les courants de l’histoire et de la vie
C’était ainsi pas autrement
Roulant comme un bateau rivé au bout de sa chaîne
Aux heures où viennent le caresser les marées
Rien de tout cela ne poussait à se confier
Pourtant il aurait pu dire
Qu’il savait qu’à deux pas le monde existe
Et que pour avancer il suffisait d’un pas
Jusqu’à maintenant impossible qu’il s’éloignât
Il fallait que passe l’attente 
Trêve indispensable
Pour que s’apaise le cœur et l’âme
Quand le vent les a brassés
Hier un nuage est passé
Ce furent ensuite les oiseaux
Retour d’hivernage sur les côtes africaines
Le ciel a changé le sens des vents
Son esprit va pouvoir reprendre son cours
Oubliant son penchant pour les songes
Il s’est alors éveillé, a fait silence en sa tête
Puis d’une voix apaisée a énoncé :
- « Je suis venu te dire que je m’en vais »
Vieux chêne qui abrita les rêves
Et les jours d’espérance
C’est l’amour qui m’appelle et fait vibrer mon âme
Demain sera une tout autre histoire
Comment ai-je pu m’ laisser piéger
En m’endormant sous tes ombrages ?
Toi que tes penchants ancrent dans la glèbe
Et qui n’as jamais fait
Même la moitié d’un pas !                                             DG.Avanton Septembre 2011

 

Exercice d’écriture : à déclencheur : « Je suis venu(e) te dire que je m’en vais… »
Sur le thème des dix mots édition 2011-2012 : Dis-moi dix mots qui te racontent… Une thématique sous le signe de l’intime (en hommage à Rousseau) - Les dix mots : Ame – Autrement – Caractère – Chez – Confier – Histoire – Naturel – Penchant – Songe – Transports