Un soir une sorcière enlevant son chapeau
Dont l’accent circonflexe étonne les bavards
Décréta que sa vie était un grand mélo
Et voulut en finir parmi les nénuphars ;

N’en ai-je pas assez de tirer la ficelle?
Et de m’accommoder de menus rogatons !
Mon art a fait son temps maintenant il chancelle.
Ma formule magique en vers de mirliton

Ne m’aide même plus à franchir les miroirs!
Mon mari m’a quittée pour une Marie-Rose,
Parfumeuse d’époux dans de fatals couloirs,
Sans même s’inquiéter du tourment qu’il me cause!

La sorcière avalait son ultime café
Quand Merlin l’enchanteur surgissant des fougères
Reconnut son ancienne en ce grand corps ridé
Et la changea sur l’heure en troublante étrangère.

Eva DANDIN
Le 13-12-2007