C’est Consuelo qui est revenue à la charge sur ce sujet : comment sortir de l’impuissance dans laquelle nous nous débattions depuis des jours sans jamais trouver la moindre solution pour échapper à notre marasme.
- L’ ancien flirt de lycée que vous avez rencontré à la sortie de chez le notaire il pourrait peut-être nous éclairer, ca n’était pas sa partie ? Car je crains que seuls nous ne nous en sortions pas !
Elle en avait de bonnes, Consuelo en me parlant d’ancien flirt, à cette époque du lycée on en restait aux préambules. On s’embrassait maladroitement sur un banc dans la rue pour en mettre plein la vue aux copines. Il fallait aussi rester sur ses gardes d’où le banc public, là où la situation ne risquait pas trop de dégénérer.
Une fois qu’il était venu chez moi en l’absence de mes parents, j’avais tout de suite compris mon erreur. Infernal il avait été infernal, du style poulpe avec des mains partout. On se laisse entrainer, le désir monte on s’échauffe j’avais dû concéder la part du feu, il pouvait passer les mains sous mon pull et m’embrasser.
Il a dit oui je te promets, je crois qu’il n’en espérait pas tant, mais c’était dit et puis le temps passant j’avais eu envie qu’il se montrât plus audacieux et…
Comme il fallait s’y attendre ses mains se sont mises à remonter le long de mes jambes comme des araignées. C’est juste ce moment que ma mère a choisi pour faire son retour et sonner le temps d’une retraite en règle. Aujourd’hui c’est l’interpellation de Consuelo qui m’a ramené dans ce monde d’hier.
- Pour quelqu’un avec qui il ne s’était rien passé vos souvenirs vous ont joué des vilains tours, vous devriez aller vous rafraichir.
Mais c’était dit si gentiment que je n’ai pu qu’en sourire.
Ce n’est pas parce qu’un garçon s’est montré tendre avec vous dans votre jeunesse que cela en fait une personne de confiance à l’âge adulte.
Il se raconte tant d’histoire sur ces bonimenteurs qui veulent vous vendre de la formation alors qu’ils n’y connaissent rien et ne sont juste intéressés que par votre carte bancaire, comme autrefois des seins on allait passer au reste. Je suis troublée, j’exagère
Un passage sur internet a permis de se faire rapidement une première idée de ce que valaient ces marchands de savoir et qu’elles étaient leurs propositions.
Il ne faut jamais se contenter de lire les descriptifs des formations proposées mais il faut surtout aller regarder de plus près ce qu’en disent les utilisateurs. Les avis étaient très partagés : d’un côté ceux qui avaient été capables de monter leur projet, de l’autre ceux qui n’avaient pas réussi et dû abandonner. Tout cela sans que l’on puisse déterminer ce qu’étaient les déterminants : eux-mêmes et leur QI, l’inconséquence de leur projet, sans oublier les capacités du ou des formateurs !
On trouvait de tout dans les commentaires : vendeurs de rêves, raconteur de bobards, ces gens-là n’ont certainement jamais géré autre chose que leur liste de courses au supermarché. J’avoue qu’à force de lire ce lamento continuel j’étais bien partie pour me joindre à leurs récriminations. Mais il y avait aussi nombre de remerciements : sans mon passage chez vous dans quelle galère je me serais engagé, super nos gites sont une réussite venez le constater vous-même… La question, qui tenait la plume ?
Consuelo avait raison, je ne me décidais pas à appeler Benoit craignant que moi comme lui ne soyons pas objectifs et que ce lien ténu qui nous reliait nous empêche de travailler sereinement.
Ce matin là Consuelo est arrivée au petit-déjeuner avec son portable.
- Tu téléphones ou je m’en charge ?
- À qui veux-tu téléphoner ?
Ma plaisanterie a fait un flop et je me suis rapidement reprise. À cette heure les cours ne devaient pas encore avoir commencé, j’ai donc décidé d’appeler et coup de chance, on m’a demandé de faire le 1 puis, si ma question concernait le paiement de la formation de faire le 2 et ainsi de suite.
J’ai appuyé sur tous les numéros en me disant que sur la quantité il y aurait bien une personne pour m’écouter. Il m’ont refait le coup du 1 2 3 j‘avais envie d’ajouter Soleil…
- C’est vous qui détraquez notre système de répondeur ?
- Absolument pas, je doit contacter monsieur Benoit le responsable des formations… pour une affaire urgente concernant votre entreprise. Une ancienne stagiaire qui a suivi votre cursus est actuellement dans mon bureau pour déposer une plainte car elle conteste complètement la façon dont elle a été formée pour ne pas dire déformée !
- Excusez-moi je n’ai pas compris votre nom.
- Secret professionnel madame, nous agissons dans le cadre d’une procédure judiciaire pour abus de confiance et vous devez comprendre qu’il faut rester discret.
Un moment de silence puis j’ai entendu : Appelez Benoit on a un gros problème, et ce sur un ton chargé d’angoisse. Petit conciliabule à mi voix, on lui explique la situation je n’entends de sa voix que des hums, hums prononcés par le boss lui-même.
- Passez-la moi dans mon bureau !
J’ai recommencé mon numéro ou pour le moins je suis restée dans le style impro. Parler très vite sans lui laisser d’espace d’expression. Sauter d’un sujet à l’autre
Il a finit par me dire que si je ne le laissais pas parler il allait raccrocher !
Pas de problème je vous envoie l’inspection du travail et l’Urssaf on verra ce que vous aurez à leur dire, et sur ce j’ai raccroché.
Consuelo était tordue de rire.
- Qu’est-ce qui vous a pris, le numéro était bien joué mais ne nous a apporté aucune réponse à nos problèmes.
Nous allons leur laisser le temps de retrouver leur calme et nous les appellerons tranquillement.
- C’est vous avec vos allusions à mon flirt qui avez déclenché cette attaque en règle. Je dois vous dire que dès le lendemain au bahut, il ne me connaissait plus et que pratiquement il ne m’a jamais réadressé la parole.
Ce fut une rude époque car la détresse amoureuse fut à la hauteur de nos échauffements.
Consuelo a pris la situation en main, expliqué notre problème, trois jours plus tard nous avions un dossier avec bulletins d’inscription et tarif et là, ouf il fallait le voir pour le croire, trois mille cinq cents euros pour un cycle de six semaines.
Je n’en demandais pas tant, nous avions juste besoin d’un conseil.
J’ai appelé Benoit, me suis montrée câline avec quelques allusions au temps passé, il a bien ri. Puis m’a signifié qu’il allait passer en cours et demandé ce qui lui valait que je lui téléphone.
J’ai présenté un rapide Topo de notre démarche, pour finir par le prier de nous apporter quelques éclairages. Sa réponse s’est faite sur un ton un peu professoral !
- Je suis un professionnel et je ne te donnerai pas de conseil comme cela au pied levé. Ce dont tu me parles est un vrai projet à caractère économique et commercial qui demande toute une approche technique. Je ne peux donc que te conseiller de t’inscrire à l’un de mes cursus de formation. Cela te permettra de déterminer la faisabilité de ton projet et en particulier le montant de l’investissement à réaliser et les compétences dont toi et ton équipe allez avoir besoin.
- Je te laisse réfléchir et peut-être nous verrons nous lors de notre prochaine promotion de formation.
Nous étions un peu groggys, ne nous attendant pas du tout à ce qu’il venait de nous dire. En fait nous étions troublées car nous pressentions bien qu’il avait tout à fait raison.
Nous avions décidé de suivre ses conseils et pris nos inscriptions pour une session devant s’ouvrir deux mois plus tard.
Alors en attendant je me livrais à mon passe-temps favori, mes compositions historico-artistiques. La création c’est bien à la condition de savoir qu’en faire et de les valoriser, encore une carte qui manquait à mon arc.
En ce moment je m’endors fréquemment sur le canapé face à la télévision. Après une émission pas question de se refroidir en regagnant ma chambre. Alors je m’emmitoufle dans un plaid et je reste là bien au chaud, le sommeil est instantané. Un bruissement d’air et le grincement de la porte du donjon m’ont éveillée. Je jette un regard par-dessus le dossier du canapé…
J’ai juste le temps d’apercevoir un voile et le pan d’une cape qui flottent au courant d’air.
Le temps de me désentortille les pieds du plaid et de retrouver mes mules, lorsque j’atteins l’entrée de la salle il n’y plus personne en vue.
C’est impossible, il n’y a pas d’autre issue, enfin d’issue connue !
En prenant notre petit-déjeuner le lendemain matin j’ai raconté mon aventure Consuelo.
- Certainement un rêve c’est ce qui arrive lorsque l’on prend trop de cachets pour dormir.
- Je n’avais absolument rien pris je te le jure.
- Si ce n’est pas un rêve, une illumination, de l’auto-suggestion, il nous va falloir approfondir l’affaire ou si tu préfères cette énigme de la Dame en noir.
Nous avons ri mais cette question nous déstabilisait encore un peu plus. Il ne nous manquerait plus que cela, que de vivre château hanté !
C’est Consuelo qui est revenue à la charge sur ce sujet : comment sortir de l’impuissance dans laquelle nous nous débattions depuis des jours sans jamais trouver la moindre solution pour échapper à notre marasme.
- L’ ancien flirt de lycée que vous avez rencontré à la sortie de chez le notaire il pourrait peut-être nous éclairer, ca n’était pas sa partie ? Car je crains que seuls nous ne nous en sortions pas !
Elle en avait de bonnes, Consuelo en me parlant d’ancien flirt, à cette époque du lycée on en restait aux préambules. On s’embrassait maladroitement sur un banc dans la rue pour en mettre plein la vue aux copines. Il fallait aussi rester sur ses gardes d’où le banc public, là où la situation ne risquait pas trop de dégénérer.
Une fois qu’il était venu chez moi en l’absence de mes parents, j’avais tout de suite compris mon erreur. Infernal il avait été infernal, du style poulpe avec des mains partout. On se laisse entrainer, le désir monte on s’échauffe j’avais dû concéder la part du feu, il pouvait passer les mains sous mon pull et m’embrasser.
Il a dit oui je te promets, je crois qu’il n’en espérait pas tant, mais c’était dit et puis le temps passant j’avais eu envie qu’il se montrât plus audacieux et…
Comme il fallait s’y attendre ses mains se sont mises à remonter le long de mes jambes comme des araignées. C’est juste ce moment que ma mère a choisi pour faire son retour et sonner le temps d’une retraite en règle. Aujourd’hui c’est l’interpellation de Consuelo qui m’a ramené dans ce monde d’hier.
- Pour quelqu’un avec qui il ne s’était rien passé vos souvenirs vous ont joué des vilains tours, vous devriez aller vous rafraichir.
Mais c’était dit si gentiment que je n’ai pu qu’en sourire.
Ce n’est pas parce qu’un garçon s’est montré tendre avec vous dans votre jeunesse que cela en fait une personne de confiance à l’âge adulte.
Il se raconte tant d’histoire sur ces bonimenteurs qui veulent vous vendre de la formation alors qu’ils n’y connaissent rien et ne sont juste intéressés que par votre carte bancaire, comme autrefois des seins on allait passer au reste. Je suis troublée, j’exagère
Un passage sur internet a permis de se faire rapidement une première idée de ce que valaient ces marchands de savoir et qu’elles étaient leurs propositions.
Il ne faut jamais se contenter de lire les descriptifs des formations proposées mais il faut surtout aller regarder de plus près ce qu’en disent les utilisateurs. Les avis étaient très partagés : d’un côté ceux qui avaient été capables de monter leur projet, de l’autre ceux qui n’avaient pas réussi et dû abandonner. Tout cela sans que l’on puisse déterminer ce qu’étaient les déterminants : eux-mêmes et leur QI, l’inconséquence de leur projet, sans oublier les capacités du ou des formateurs !
On trouvait de tout dans les commentaires : vendeurs de rêves, raconteur de bobards, ces gens-là n’ont certainement jamais géré autre chose que leur liste de courses au supermarché. J’avoue qu’à force de lire ce lamento continuel j’étais bien partie pour me joindre à leurs récriminations. Mais il y avait aussi nombre de remerciements : sans mon passage chez vous dans quelle galère je me serais engagé, super nos gites sont une réussite venez le constater vous-même… La question, qui tenait la plume ?
Consuelo avait raison, je ne me décidais pas à appeler Benoit craignant que moi comme lui ne soyons pas objectifs et que ce lien ténu qui nous reliait nous empêche de travailler sereinement.
Ce matin là Consuelo est arrivée au petit-déjeuner avec son portable.
- Tu téléphones ou je m’en charge ?
- À qui veux-tu téléphoner ?
Ma plaisanterie a fait un flop et je me suis rapidement reprise. À cette heure les cours ne devaient pas encore avoir commencé, j’ai donc décidé d’appeler et coup de chance, on m’a demandé de faire le 1 puis, si ma question concernait le paiement de la formation de faire le 2 et ainsi de suite.
J’ai appuyé sur tous les numéros en me disant que sur la quantité il y aurait bien une personne pour m’écouter. Il m’ont refait le coup du 1 2 3 j‘avais envie d’ajouter Soleil…
- C’est vous qui détraquez notre système de répondeur ?
- Absolument pas, je doit contacter monsieur Benoit le responsable des formations… pour une affaire urgente concernant votre entreprise. Une ancienne stagiaire qui a suivi votre cursus est actuellement dans mon bureau pour déposer une plainte car elle conteste complètement la façon dont elle a été formée pour ne pas dire déformée !
- Excusez-moi je n’ai pas compris votre nom.
- Secret professionnel madame, nous agissons dans le cadre d’une procédure judiciaire pour abus de confiance et vous devez comprendre qu’il faut rester discret.
Un moment de silence puis j’ai entendu : Appelez Benoit on a un gros problème, et ce sur un ton chargé d’angoisse. Petit conciliabule à mi voix, on lui explique la situation je n’entends de sa voix que des hums, hums prononcés par le boss lui-même.
- Passez-la moi dans mon bureau !
J’ai recommencé mon numéro ou pour le moins je suis restée dans le style impro. Parler très vite sans lui laisser d’espace d’expression. Sauter d’un sujet à l’autre
Il a finit par me dire que si je ne le laissais pas parler il allait raccrocher !
Pas de problème je vous envoie l’inspection du travail et l’Urssaf on verra ce que vous aurez à leur dire, et sur ce j’ai raccroché.
Consuelo était tordue de rire.
- Qu’est-ce qui vous a pris, le numéro était bien joué mais ne nous a apporté aucune réponse à nos problèmes.
Nous allons leur laisser le temps de retrouver leur calme et nous les appellerons tranquillement.
- C’est vous avec vos allusions à mon flirt qui avez déclenché cette attaque en règle. Je dois vous dire que dès le lendemain au bahut, il ne me connaissait plus et que pratiquement il ne m’a jamais réadressé la parole.
Ce fut une rude époque car la détresse amoureuse fut à la hauteur de nos échauffements.
Consuelo a pris la situation en main, expliqué notre problème, trois jours plus tard nous avions un dossier avec bulletins d’inscription et tarif et là, ouf il fallait le voir pour le croire, trois mille cinq cents euros pour un cycle de six semaines.
Je n’en demandais pas tant, nous avions juste besoin d’un conseil.
J’ai appelé Benoit, me suis montrée câline avec quelques allusions au temps passé, il a bien ri. Puis m’a signifié qu’il allait passer en cours et demandé ce qui lui valait que je lui téléphone.
J’ai présenté un rapide Topo de notre démarche, pour finir par le prier de nous apporter quelques éclairages. Sa réponse s’est faite sur un ton un peu professoral !
- Je suis un professionnel et je ne te donnerai pas de conseil comme cela au pied levé. Ce dont tu me parles est un vrai projet à caractère économique et commercial qui demande toute une approche technique. Je ne peux donc que te conseiller de t’inscrire à l’un de mes cursus de formation. Cela te permettra de déterminer la faisabilité de ton projet et en particulier le montant de l’investissement à réaliser et les compétences dont toi et ton équipe allez avoir besoin.
- Je te laisse réfléchir et peut-être nous verrons nous lors de notre prochaine promotion de formation.
Nous étions un peu groggys, ne nous attendant pas du tout à ce qu’il venait de nous dire. En fait nous étions troublées car nous pressentions bien qu’il avait tout à fait raison.
Nous avions décidé de suivre ses conseils et pris nos inscriptions pour une session devant s’ouvrir deux mois plus tard.
Alors en attendant je me livrais à mon passe-temps favori, mes compositions historico-artistiques. La création c’est bien à la condition de savoir qu’en faire et de les valoriser, encore une carte qui manquait à mon arc.
En ce moment je m’endors fréquemment sur le canapé face à la télévision. Après une émission pas question de se refroidir en regagnant ma chambre. Alors je m’emmitoufle dans un plaid et je reste là bien au chaud, le sommeil est instantané. Un bruissement d’air et le grincement de la porte du donjon m’ont éveillée. Je jette un regard par-dessus le dossier du canapé…
J’ai juste le temps d’apercevoir un voile et le pan d’une cape qui flottent au courant d’air.
Le temps de me désentortille les pieds du plaid et de retrouver mes mules, lorsque j’atteins l’entrée de la salle il n’y plus personne en vue.
C’est impossible, il n’y a pas d’autre issue, enfin d’issue connue !
En prenant notre petit-déjeuner le lendemain matin j’ai raconté mon aventure Consuelo.
- Certainement un rêve c’est ce qui arrive lorsque l’on prend trop de cachets pour dormir.
- Je n’avais absolument rien pris je te le jure.
- Si ce n’est pas un rêve, une illumination, de l’auto-suggestion, il nous va falloir approfondir l’affaire ou si tu préfères cette énigme de la Dame en noir.
Nous avons ri mais cette question nous déstabilisait encore un peu plus. Il ne nous manquerait plus que cela, que de vivre château hanté !