Pandémie
Une rumeur
En Asie un mal étrange
Doucement comme une crue s'est insinué
Chez nous pensez-vous c'est improbable
On a continué de vivre comme si les augures n'avaient rien annoncé
D'abord l'Est fut dévoré, puis il gagna toutes les provinces
d'un glissement soutenu que rien ne fut susceptible d''enrayer
Les portes se sont closes les masques mis à couvrir les nez
Chacun s'est barricadé épiant l'autre œil méfiant et peur au ventre
Sont apparus des réflexes de temps de crise
Les magasins dévalisés pâtes et papier WC
le monde fait silence la pandémie est arrivée
Tiens, je tousse !
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Ciel bleu soleil
Nuages pommelés pluie va venir
Sourire désir donné
Larmes désir partagé
Quand la pluie claque sur les toits
La rivière crépite
Une odeur lourde m’enivre
C’est ciel qui alluvionne
Où es-tu petite qui l’hirondelle attend
Pour blanchir tes dentelles
Et ouvrir tes corolles
Pupille rétrécie nous ferme le passage
Qui d’une âme à une autre est le chemin possible
Mais l’alouette au ciel saluant le soleil
Des brumes de l’hiver a sonné le déclin
La mousse sur les troncs
Indique les directions qui sortant de l’ornière
Ouvrent de nouveaux lointains
Printemps peut-être nous tend la main !
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Curieuse comme une pie, agile comme belette
Elle a tout exploré reste à investir l'antre parentale
Juchée sur une chaise scrute dessus l’armoire
Glisse un œil sous le lit
Claquement de porte, battement de cœur
Prudence on file au fond de la penderie
Un pas, on entre en ombre chinoise
Une main mystérieuse glisse un paquet
Crac fait la serrure en la renfermant
La dénicher prendra la nuit
Mère et fille en larmes se sont regardées,
Jetées dans les bras de l'autre,
Toutes angoisses levées et chaleur retrouvée
Comment leur expliquer
Que le Père Noël a anticipé l'heure d'arrivée ?
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Oh ! Là qu'est-ce que j'entends
Est-ce toi ?
Est-ce le vent ?
Est-ce la mer ?
Est-ce la mère qui sans trêve
Ni Paix recherche son enfant ?
Et si c'était le père…
Qui enfin avait le temps ?
C'est si bref un père
Qu'on dirait le vent
Mais un vent si violent
Qu'il en paraît insolent
Et sur la mer gonfle la voile
D'où naîtra peut-être un enfant
Il a des dents l'enfant
Et dévore ses parents
Dans mon oreille ne me reste que
Le vent…