Thème du jour : Utopie et dystopie… L’imagination au pouvoir ?

 

Séance du jour : « Rêvons un peu… Et si le monde était bleu… Et si les jours étaient pliables… Ou l’inverse… »


Le pouvoir des mots est tel qu’ils peuvent donner corps à des univers imaginaires, nous permettant de penser le monde au-delà des limites de nos référents ancrés dans le réel et les habitudes. L’utopie n’est pas nouvelle : u-topos, le lieu qui n’existe pas ; inventée par Thomas More, elle est devenue un pays imaginaire, où règne un gouvernement idéal. Vulgarisée au XVIIIème, notamment par Voltaire (Candide) et Marivaux (L’ile des esclaves), puis au XIXème, à la suite des philosophes politiques socialistes, par les fouriéristes (phalanstères), elle connait un nouvel essor avec la crainte de la déshumanisation provoquée par le monde industriel et technique. Deux ouvrages importants publiés aux États-Unis au XXème siècle sont revenus récemment à la mode : Le Meilleur des Mondes, de Aldous Huxley (brandi comme une alternative au gouvernement de Trump) et 1984, de Georges Orwell ; les prévisions, mais surtout le vocabulaire, contenus dans ces deux ouvrages irradient le langage technocratique et critique contemporain, à tel point qu’ils peuvent être revendiqués aussi bien par des courants conservateurs que par les héritiers de la pensée de leurs auteurs. Le mot « dystopie », mot anglais qui désigne une utopie qui dysfonctionne, envahit nos lexiques. Et cet univers « dystopique », autrefois limité à un genre circonscrit, la science-fiction, envahit la littérature. 

Et si nous y trouvions un moyen de tordre la réalité, et de donner place à notre imagination pour inventer un monde où les rapports de pouvoir seraient différents ? 

 

Écriture : écrire un récit qui s’inscrit dans la phrase proposée, soit en la reprenant intégralement, soit en la tordant, en faisant un support d’imagination qui nous permette d’inventer une utopie ou une dystopie. 

 

Quelques lectures :

  • Margaret Atwood, La Servante écarlate – C’est le cœur qui lâche en dernier Les testaments
  • Laurent Binet, Civilizations
  • Sophie Divry, Trois fois la fin du monde
  • Alain Damasio, Les furtifs
  • Lionel Shriver, Tout ça pour quoi
  • Emmanuelle Bayamack-Tam, Arcadie