70 ans  pèsent sur les épaules de Monsieur B.BERT. Il n’a, pourtant pas changé. Il a conservé sa pose de grand seigneur en visite chez les petites gens. En société, c’est un homme charmant : il sait se montrer très aimable, enjoué, plein d’humour et cultivé. 

B.BERT change de posture dès qu’il ne se sent plus en situation de prépotence. Il doit alors imposer sa supériorité intellectuelle. Il devient absent  tant qu’il n’est pas en capacité de se refaire. Son regard rieur s’assombrit. Les chandelles rassurantes qui éclairaient son regard deviennent des revolvers. Son interlocuteur doit être pétrifié de peur et si ce n’est pas le cas, il est banni de ses relations.

Madame PLUMMET connait B.BERT depuis longtemps. Elle avait la posture parfaite : elle ne cachait pas son manque de confiance  en elle. Elle s’est laissée hypnotiser par les divers regards de B.BERT, sa culture rutilante et ses raisonnements  fallacieux. 

B. BERT, qui  ne supporte pas d’être en mauvaise posture, a, alors, recours à tous les moyens pour maintenir sa posture morale : il doit  se voir et se présenter comme un homme honnête, loyal et rigoureux : la posture du  gentleman qu’il n’est pas.

B.BERT est cultivé. Pour preuve : il est honnête, loyal et rigoureux. L’honnêteté, la loyauté et la rigueur rendent plus fort. Donc B.BERT est (le) plus fort !

Pendant de longues années,  B.BERT,  dans ses échanges avec Mme PLUMMET, a pratiqué le dénigrement insidieux, sous couvert d’humour au début, puis de plus en plus directement. En public, il se montrait attentif et respectueux avec elle. En privé, il était sombre, tyrannique et menaçant. Pauvre Mme Plummet, elle perdait ses repères, son esprit devenait confus et elle culpabilisait.

 

Bonne nouvelle !  Mme PLUMMET s’est remplumée.