Il fait beau.

Les oiseaux font un sacré vacarme. Le ruisseau en contrebas clapote joyeusement, de temps en temps l'éclair d'une truite en jaillit.

            Il fait beau.

Les mouches l'agacent, il tressaille pour les chasser, mais toujours elles reviennent.

            Il fait beau.

Elle l'a débarrassé de ses œillères et de sa selle, l'a brossé, rempli son auge de belle eau claire, et sa mangeoire de foin croustillant.

            Il fait beau.

Après leur longue balade dans les sous-bois, il est épuisé, mais c'est une saine fatigue. Il revoit les taches de couleur défiler entre les arbres, les grenouilles affolées qui plongent à leur approche, la palombe surprise qui s'envole à ras de terre.

            Il fait beau.

Il a gardé l'empreinte de ses jambes contre ses flancs et le son de sa voix qui le pousse à aller toujours plus vite.

            Il fait beau.

Tellement beau qu'il trouverait bien l'énergie de rejoindre le ruiseau, qu'il goûterait bien l'herbe nouvelle et les bourgeons, qu'il baignerait bien ses sabots dans le courant.

            Il fait beau.

Il entend claquer dans la brise la porte de son box.

 

Tiens, aurait-elle oublié d'en pousser le loquet ?