Ah ! Il fallait voir leur tête ! Je n’ai pas besoin d’être psy pour savoir ce qu’elles pensent de moi. Derrière leur petit bonjour distant et poli, elles n’en pensent pas moins. Leurs critiques s’entendent dans leur regard. Ça les emmerde que je ne sois pas comme elles ! Mais, moi, pour rien au monde je voudrais leur ressembler. Elles se croient élégantes avec leur petit tailleur Chanel. Faire BCBG, non ! Ce n’est pas mon style. Elles disent aimer la discrétion, vouloir rester simples, elles préfèrent les tenues classiques, elles parlent de bon goût et dénoncent les fautes de goût, moi, je les trouve toutes pareilles, toutes semblables. Elles sont là, toutes avec leur jupe droite, petite veste bien ajustée, sur leurs talons échasses et leur petit sac à main… Ridicules, je les trouve ridicules, ternes, guindées. En fait, elles sont comme leur toilette, conformistes, étriquées, fades, tristes, sans vie.

Pour moi, je recherche l’originalité. Surtout ne pas rencontrer quelqu’un habillé comme moi,  je pourrais jeter un manteau de 10000 euros si je rencontrais le même sur le dos d’une autre femme. Mais, je ne pense pas que cela puisse m’arriver. J’aime les couleurs, même les couleurs qu’elles disent  criardes, je ne me préoccupe pas d’harmonie. J’aime les décolletés plongeants, les jupes larges ou fendues, qui volent au vent, les pantalons extravagants, très bouffants, j’aime les volants, les paillettes, les plumes, les rubans, les bijoux, les bijoux fantaisies bien sur. J’aime mettre ma poitrine en valeur, faire voir mes jambes ou plus, je me sens libre.

Les hommes sont moins coincés que ces bonnes femmes. Eux, aiment me regarder, ils me font des remarques flatteuses. Je suis sûre que je les excite. Eux, ils savent s’amuser. Ils apprécient mon originalité, mon goût pour la fantaisie. Je suis contente quand ils me regardent ou quand ils me font des réflexions coquines. Je suis sure qu’avec moi, ils ne sont plus inhibés, ils n’hésitent pas à m’accoster, à me faire des propositions. C’est vrai, grâce à mes couleurs, à mes volants, à mon air regardez-moi : je ne suis pas comme tout le monde, je me retrouve très vite dans les bras d’un homme. Et ça, j’adore ! En fait, elles doivent être jalouses.