Fait divers : Rodney Bradfort, âgé de 19 ans, vient d'être libéré de prison après 12 jours... Accusé d'avoir agressé deux hommes avec une arme à feu à Brooklyn, son avocat est parvenu à prouver son innocence grâce à un message posté sur Facebook pendant les faits...

 

            L'histoire de ce jeune américain innocenté grâce à Facebook est bien dans l'air du temps. Elle me plaît bien et pourrait être la base d'une réflexion sur les bienfaits d'un outil qui selon moi n'en présente pas beaucoup.

            Mais comment vais-je faire pour aborder le sujet ? Cela pourrait être un dialogue entre le jeune homme et son compagnon d'incarcération pendant 12 jours, mais...non, car alors comment y intégrer cette fin heureuse ?

            La trivialité du message salvateur (il demandait à sa petite amie sur internet se trouvaient les gâteaux) pourrait ouvrir la porte à une version humoristique de ce fait divers ! Ah, l'amour, ça ne va pas se loger !

            Le plaidoyer de l'avocat pourrait également ouvrir des perspectives sur les...ah, comment vais-je exprimer cela...les voies, les subterfuges, les stratagèmes, peut-être ? Utilisés par la profession pour tirer d'affaire leurs clients. Mais là, je suis en plein dans la digression, on est loin des réseaux sociaux et de leurs éventuels avantages. « Je ne vois rien nettement, je ne saurais écrire un seul mot, il faudrait que j'attende », écrirait Rousseau.

            Pourtant, attendre, je ne peux pas, car je me connais, une fois rentrée je vais poser ce texte sur le coin de mon bureau, puis quelques jours plus tard le retaper sur l'ordinateur, y apporter quelques corrections, faire quelques solitaires, le relire, « occupation qui me met au supplice », si piètre est l'opinion que j'ai de mes écrits, et l'abandonner ensuite de longs jours, pendant lesquels, à chaque fois que j'aurai du temps libre, et Dieu sait si j'en ai, ma mauvaise conscience me taraudera, pourquoi ne reprends-tu pas ton texte ?

            Puis, au fur et à mesure que l'échéance de l'atelier d'écriture se fera plus proche, le texte occupera un espace de plus en plus important dans mon cerveau, sans pour autant provoquer des insomnies, non ! Mais je me trouverai embarrassée de la façon de conclure, ma prose se transformera en un long et confus verbiage, car, tout compte fait, je n'écris aisément qu'  « avec une certaine légèreté » !                              

 

Fin du texte... deux heures avant l'atelier !



Atelier N° 9 - Lundi 21 mai 2012

Rousseau, « L’extrême difficulté que je trouve à écrire. »
Dans les Confessions Livre III, ROUSSEAU aborde la difficulté d’écrire qui nous parle si bien ; « cette lenteur de penser », ce cerveau qui se brouille, ces « manuscrits raturés, barbouillés… » témoignent que même les auteurs qui peuvent nous paraitre les plus prolixes connaissent cette peine que « les idées me coûtent à rendre ». Alors, nous trouvons des subterfuges, nous nous laissons emporter par notre imagination, ou notre observation, ou nous peinons à nous laisser emporter et souffrons de cette page juste commencée qui n’avance pas...
 
Pour tenter de conjurer ce sort qui s’acharne, nous mettrons en parallèle cette page de ROUSSEAU sur la difficulté d’écrire et quelques amorces d’écriture, ces faits divers insolites qui nous donnent un peu de grain à moudre.
Nous piocherons dans l’extrait de ROUSSEAU une ou des phrases qui diront notre propre difficulté que nous pourrons développer, et nous utiliserons un ou plusieurs des faits divers pour nourrir le contenu de notre nouvelle.
Elle pourra se présenter comme une réflexion sur l’écriture, à la ROUSSEAU, dans laquelle le/s fait/s divers servira de contrepoint ; ou comme un récit autour du/des fait/s divers auquel une réflexion sur l’écriture servira de contrepoint.