En effet cette poire était fameuse, mais propre à ressusciter un mort auraient dit mes copains de beuverie ; passé le premier choc, le parfum du fruit vous envahissait la gorge et vous obligeait à vous taire.

C’est Georges qui prit l’initiative de relancer la conversation, c’est que lui savait résister, il était rôdé aux maléfices de cet alcool, cela rassura Nicolas qui ne craignait rien tant que de le voir se mettre à boire sans retenue, il sortait d’une soirée trop arrosée et ne tenait pas à se retrouver dans le même cas de figure, vu les problèmes qui en avaient suivi.

 

-        Tout à l’heure quand je vous ai dit que j’avais votre téléphone, vous ne m’avez pas demandé si j’avais réussi à répondre aux appels, pourquoi ne m’avez-vous pas demandé qui avait appelé ?

-        Je n’étais pas certain que vous soyez parvenu à prendre la communication.

-        Non, non, je n’accepte pas cette réponse, ne me prenez pas pour une andouille, vous saviez parfaitement que j’avais pris les communications, n’est-ce-pas ?

-        Oui, vous avez raison, c’est simplement que je n’ai pas encore envie de renouer avec le monde…

-        Mais ici vous êtes dans le monde ! Peut-être pas dans le vôtre, cela je m’en doute, mais dans le monde quand même. Autrefois dans le syndicat nous étions engagés dans la lutte des classes, mais cependant nous étions bien dans le même monde.

 

Ce n’est pas sur ce terrain que j’avais envie d’aller se mit à marmonner Nicolas, quand je parle du monde c’est le bruit l’agitation, le travail, le fric et tout le bazar…

 

Je vous ai dit cela ajouta Georges, mais dans le fond je le savais très bien. Quelquefois un choc brutal nous amène à reconsidérer l’ensemble de nos façons de faire et de vivre…

 

-        J’ai répondu à deux personnes, votre patron dont j’ai oublié le nom, qui vous conseille de bien vous reposer et d’appeler votre assistante et la seconde c’est la République, votre patron a cru que j’étais médecin voilà qui me donne du galon.

 

-        Mon patron c’est Dick, un peu raide, mais sympa si l’on tient les délais de préparation des dossiers dont on a la charge et que l’on ne mette pas les projets en péril, il a dû vous dire que nous travaillions dans un cabinet d’architectes. L’assistante connaît le boulot je l’appellerai plus tard…La République, je ne vois pas du tout de qui vous voulez parlez ?

 

-        En fait c’est Marianne son prénom, elle ne m’a pas dit son nom de famille, elle semblait un peu paniquée de ne pas avoir eu de nouvelles de vous depuis votre départ précipité, puis pendant toute cette nuit, c’est étonnant, je ne vous voyais pas en macho, à notre époque avec vos téléphones en permanence dans la poche ce n’est pourtant pas bien compliqué de passer un coup de fil.

 

-        Ne me demandez pas pourquoi, mais j’en ai été incapable !

 

Ainsi Marianne ce petit bout de femme qui semblait indifférente à tout s’était inquiétée pour lui, il n’en revenait pas, lui qui croyait qu’elle avait fait ses valises…

 

-        Et d’où téléphonait-elle ?

-        Je crois avoir compris qu’elle était chez-vous, enfin c’est ce qu’elle m’a dit

 

Il se sentit mieux, une onde de chaleur venait de le traverser, il pouvait commencer à envisager une sortie de sa crise de mélancolie.

 

-        Vous ne m’aviez pas parlé d’un travail à faire chez une voisine ?

-        Si, mais laissez-moi souffler, je n’ai plu votre âge, et avec vos singeries vous m’avez gâché la moitié de ma nuit.

 

Ils partirent d’un rire communicatif, et pour la bonne cause se resservirent une larme de poire, juste pour rincer les verres.

 

-   C’est vous qui avez raison les autres vont nous attendre et il y a un sacré taf.

 

   De son coté Simone continuait de se montrer très entreprenante, après leur avoir apporté le café, elle était retournée dans la cuisine. Elle n’aimait pas trop voir son Georges sous l’appentis avec la bouteille de poire, c’était toujours un signe de grand trouble, il était capable de rester là des heures à contempler le fond de son verre.

Pour écarter l’inquiétude qui la prenait, il fallait qu’elle se trouve une occupation, elle avait donc récupéré les vêtements de Nicolas ainsi que ses chaussures et entrepris de les nettoyer, c’était des vêtements de belle qualité, même si pour l’instant ils n’en donnaient pas l’impression, ce furent les chaussures qui lui donnèrent le moins de travail, une fois la terre enlevée et nettoyées à l’eau claire, il ne resta plus qu’à les bourrer de papier pour éviter qu’elles ne se déforment. Pour le costume, là non plus rien d’irrémédiable, une fois le plus gros enlevé avec une éponge humide, un passage au pressing lui redonnerait tout son éclat originel, la chemise était depuis longtemps passée à la machine.

 

Elle vida les poches de tout leur contenu, quelques pièces de monnaie et billets ainsi que divers papiers dont une note de restaurant, incidemment elle en regarda le total elle pensa avoir mal lu et elle alla chercher ses lunettes pour être certaine d’avoir bien compris à combien s’élevait la somme pour deux personnes, avec un budget pareil, elle faisait la cuisine du ménage pendant au moins trois mois, cette découverte la laissa totalement abasourdie.

*****

 

 

 

Ils prirent un chemin qui se faufilait entre jardins et petites maisons pour se rendre chez Michelle la voisine dont il fallait réparer la toiture, dans la tête de Nicolas c’était déjà « La Mère Michelle », il se mit en route en fredonnant le vieux refrain : « C’est la Mère Michelle qui a perdu son chat ! », mais en arrivant devant la vieille Dame la chaleur de son accueil et les sourires qu’elle lui prodigua en remerciement de ce qu’il n’avait pas encore fait, le firent fondre.

 

En fait de dépannage, c’est à un véritable chantier auquel ils allaient devoir s’atteler : de nombreuses tuiles avaient été déplacées ou emportées et les gouttières pendaient lamentablement, dans son esprit, c’est plus à une reconstruction qu’il aurait fallu s’attaquer vue l’état de la bâtisse qu’à un remaniement de toiture, mais il eut la sagesse de n’en rien dire, en traversant la haie il avait changé d’espace économique.

Il sentit bien que l’équipe rassemblée là était heureuse de le voir arriver.

Georges fit les présentations :

·        Michelle la propriétaire.

·        Léon l’homme au tracteur il a sorti votre voiture du jardin, ancien cheminot.

·        Claude le chaudronnier soudeur, ancien de chez Renault, doigts de fée.

·         Marcel ancien comptable à la suite d’un accident de moto avec trauma crânien, a bien du mal à se rappeler plus de quelques minutes de ce que vous avez pu lui  dire ou ce qu’il a entrepris, mais avec nous il se sent à l’aise.

·        Christian ancien boucher, il est parti chercher son motoculteur et sa remorque pour véhiculer tout ce qu’il sera nécessaire de véhiculer pour mener l’opération à bien.

 

Nicolas ayant fait le tour de cette étrange équipe put constater qu’ils avaient tous opté pour la cotte bleue ou verte, les sabots de caoutchouc et la casquette on aurait cru une équipe de Veolia environnement, il se dit qu’il faudrait qu’il en fasse une photo.

 

Il lui fut précisé qu’en cas de nécessité il y avait toujours des renforts.

 

D’eux tous, il était de loin le plus jeune et certainement le plus apte à grimper sur cette fichue toiture… Il regarda, Joseph lui demandant son assentiment, c’est qu’il n’était pas question de piétiner le territoire de qui que ce soit, ce dernier lui fit signe « oui » d’une inclinaison de la tête.

 

-         Bon dit-il ce n’est pas le tout, il faut s’y mettre, auriez-vous une échelle ?

 

Il venait de prendre le chantier en main comprenant bien que s’il était le seul à pouvoir monter sur la toiture, il était aussi le seul qui avait toutes ses chances de pouvoir en redescendre sans casse.

 

-         Lequel parmi vous sait souder le zinc ?

 

 Avec les retraités ce qui est extraordinaire c’est qu’il y en a toujours un qui sait faire… Claude fut donc chargé de la reprise des gouttières.

 

-        Il faut me trier les tuiles et les compter, oui faites moi des tas de cinq et vous ferez la chaine pour les monter…

 

Les sabots de caoutchouc ne sont certainement pas ce qu’il y a de mieux comme chaussures de sécurité, ajouta t-il après avoir regardé les pieds de ses équipiers et y compris les siens, cela le fit rire et tout le groupe avec lui.

 

Une fois en route ils n’amusèrent pas le terrain, Christian, qui sur ces entrefaites était arrivé avec son matériel de transport, repartit pour aller chercher des tuiles dans son garage, celles qui étaient tombées n’étaient pas toutes réutilisables : entre les fêlées, les cassées et celles qui n’étaient pas du même module… il fallut faire du tri et cela retarda le travail d’autant.

 

Michelle apparut sur le pas de sa porte, Georges il est treize heures trente va chercher Simone pour qu’elle déjeune avec nous, je vous ai préparé un fricot ce sera à la bonne franquette, mais cela devrait être bon, si vous avez du fromage pense à en apporter car je n’ai plus rien, je n’espérais pas une pareille équipe.

 

Une demi-heure après ils étaient tous casés autour de la table dans la bonne humeur générale, le fricot que Michelle avait préparé se révéla être un lapin à la moutarde avec légumes du jardin, Simone avait apporté un camembert, Claude le soudeur avait envoyé sa femme chercher de la salade, seul problème il n’y avait pratiquement pas de pain mais on ferait avec.

Une chose ne manquait pas, le vin ; Nicolas ne savait pas d’où ils le sortaient, mais il était fichtrement bon.

 

-        C’est du vin que Léon nous achète en cubitainer au CE de la SNCF, un petit Morgon déclassé, il chauffe vite la tête, mais il est bon et pas cher…

 

On se serait cru dans le film « Milou en Mai » personne ne semblait avoir de soucis alors que la plupart ne devaient pas rouler sur l’or, la bonne humeur et l’amitié n’ont pas de prix.

Il dut presser le mouvement, car au train où allaient les choses la suite du chantier serait remise aux calendes, ils râlèrent pour la forme d’avoir dû boire leur café brûlant et de n’avoir pas eu le temps de prendre une petite prune de dix ans d’âge.

Quant à faire une petite sieste ils n’osèrent même pas aborder la question, Nicolas déjà regrimpé sur le toit avait besoin qu’on l’approvisionne en tuiles.

 

-        il faudra de la chaux pour refaire les solins et les rives, pour le faîtage il nous manque des éléments, regardez s’il n’y en a pas dans la remise ?

 

Ainsi défilèrent les heures seulement coupées par une pause pour reprendre une tasse de café…Les traits commençaient à être tirés, les mains moins habiles, il allait être temps de sonner la fin des opérations.

 

Aux tremblements de ses jambes il y avait un moment que Nicolas avait compris qu’il était temps d’arrêter, il demanda un bouquet de branches pour le planter au faîte et marquer ainsi la fin de la première phase de restauration de la toiture.

 

Rien ne se perd, la prune qu’ils n’avaient pas bue après le repas permit de fêter cette première réussite des travaux, et chacun s’en retourna chez lui.

Avant je ne buvais que certains jours si je n’y mets pas le holà, ils vont me rendre alcoolique.

                             

                               ****

 

Au moment de partir Nicolas remarqua que Georges ne l’avait pas attendu, il devait avoir une démarche urgente à faire, et je connais le parcours, sans attendre il prit le chemin du retour.

 

De son côté Georges qui s’était éclipsé discrètement se dirigeait vers les quelques maisons qui formaient le centre du bourg, en fait six maisons dont l’une faisait café épicerie et une minuscule chapelle.

Entre sa nuit écornée, les petits verres de goutte, et le chantier il sentait que son moulin avait des difficultés à suivre, en clair son cœur s’était lancé dans une arythmie qui l’essoufflait et l’empêchait de se déplacer comme il l’aurait désiré.

Je suis stupide se dit-il j’aurais dû partir plus tôt, qui sait si elle va m’avoir attendu ;

Mais il aperçut une jeune femme installée à l’une des deux tables de l’épicerie café et se dit ce serait bien le diable que ce ne soit pas elle.

Quand il pénétra dans la pièce elle fit mine de se lever, mais d’un geste il lui indiqua de rester assise.

 

-        Ne bougez pas, excusez mon retard mais nous avions un chantier d’enfer à terminer et encore faudra t-il que nous nous y remettions demain.

-        Je suis Marianne, merci d’avoir accepté de me rencontrer. Cela va mieux depuis que je vous ai eu au téléphone, pendant un temps j’ai bien cru que Nicolas s’était tué en voiture, ou pour le moins qu’il avait eu un accident.

-        Je dois vous avouer que c’était du domaine du possible, il devait tout de même en avoir éclusé pas mal pour s’être mis dans un état pareil. Il a eu de la chance, là où il a tapé la haie il n’y avait pas de poteau, il a donc terminé dans mes salades.

 

Il la regardait, tout étonné par son sourire, elle était charmante, il n’aurait pas dit jolie selon ses critères, mais charmante, oui elle avait une façon de vous regarder en face qui devait en désarçonner plus d’un. On sentait une jeune femme sure d’elle-même, bien implantée dans la vie et bien dans sa peau, il se demanda ce qu’elle pouvait bien fabriquer avec Nicolas qui lui apparaissait plus comme un homme en plein questionnement que comme quelqu’un de solide.

 

-        Cela fait quelques mois que j’entretiens   une relation avec Nicolas, enfin vous voyez ce que je veux dire…Après son départ brutal de la soirée j’ai bien failli m’en aller, mais certains de ses amis se sont montrés si peu courtois avec moi, que j’ai décidé de passer outre. C’est peut-être que j’ai voulu leur montrer que je ne me laissais pas démonter comme cela.

 

Il émit un petit grognement d’approbation ou pour le moins qui pouvait-être pris comme tel :

 

-        Désirez-vous prendre quelque chose ?

 

C’est Simone qui avait fait son éducation, avant de la connaître il était un peu rustre !

 

-        Oui volontiers, je prendrais bien un thé.

Il attendit quelques secondes avant de se tourner vers Marie la patronne, il n’était pas du tout certain qu’elle aurait du thé dans ses réserves.

Profitant de leur instant de silence deux énergumènes qui venaient d’entrer interpelèrent Georges.

 

-        Te voilà en bien charmante compagnie, t’es bien fier tout à coup tu pourrais tout de même nous présenter. C’est qu’on est ses partenaires préférés pour les parties de belotte de comptoir.

 

Qu’elle idée avait-il eu de lui dire de venir dans ce café perdu, il aurait dû imaginer que l’un ou l’autre de ses voisins le verrait attablé avec Marianne, et que la nouvelle ferait le tour de la communauté plus rapidement qu’une tournée de facteur.

En levant les yeux il vit que Marianne le regardait d’un œil amusé.

 

-        Allez’ y vous pouvez faire la présentation si ce sont vos amis !

-        Bon les gars je vous présente Marianne la compagne d’un de mes amis.

 

Ils ne lui laissèrent pas le temps d’enchainer.

 

-        Avec toi les compagnes sont bien protégées, non, non ne proteste pas, nous, on ne dira à personne que l’on t’a vu.

 

Et d’un geste devant la bouche, ils signifièrent qu’ils resteraient bouche cousue.

Pour se sortir de cette situation embarrassante Georges crut devoir ajouter qu’ils préparaient une surprise, que n’avait-il pas dit !

Dans la pièce il y eut un grand éclat de rire.

Le plus âgé des deux compères enchaîna illico.

-        Nous te faisons confiance pour une surprise, cela sera une surprise.

 

Georges s’était levé, Marianne eut peur un instant que la situation ne dégénère, mais il se contenta d’accompagner les deux hommes au bar et de leur offrir une tournée, il glissa une recommandation à l’oreille de la patronne que Marianne ne put saisir. Le résultat fut patent ils n’eurent plus un regard pour leur table. Et pour cela Marie y veilla :

 

-        Excusez-les ici ils n’ont pas tant de distractions !

Comment avez-vous connu Nicolas, si ce n’est pas indiscret ?

-        Pas du tout, je ne sais pas s’il vous a parlé de Ghislaine la femme de Chris, ce    sont les amis chez qui nous passions la soirée de dimanche, nous étions étudiantes ensemble à la fac de Censier, elle s’est mariée, je suis restée célibataire alors de temps en temps elle m’invite pour compléter son plan de table. Je pense qu’elle aimerait me caser et n’ose pas me le dire.

-        Et Nicolas fut l’un de ces célibataires cœurs à prendre ?

-        En fait non, il venait toujours accompagné, c’était rarement la même femme ce qui lui valait bien des avanies de la part de ses copains et surtout copines. Je reconnais qu’il me plaisait bien, il a beaucoup d’esprit, s’intéresse à tout ce qu’il découvre, ne se contente pas d’analyses sommaires mais approfondit les questions, et puis il est très gentil et courtois ce qui chez les hommes est devenu une qualité rare…

 

Toi pensa-t-il tu es mordue, tu ne le sais peut-être pas encore, mais tu es mordue, il était presque ému de voir cette jeune femme un sourire sur les lèvres et les yeux dans le vague. Pour lui cette situation était une découverte et il n’en eut que plus de regrets en pensant à son fils. Ce n’est le moment de se laisser attendrir, je ne peux que les aider à faire un bout de chemin l’un vers l’autre.

 

-        Vos consommations vous m’excuserez, je n’avais pas de thé, ici nous n’en avons pas la vente, aussi je vous propose de la verveine, c’est assez parfumé, toi tu n’avais rien demandé aussi je t’ai mis un café comme d’habitude.

 

Elle encaissa ses consommations et retourna se camper derrière son bar…

 

-        Et, comment vous êtes vous…

-        Je vois ce que vous voulez dire comment me suis-je retrouvée avec lui… Je le craignais un peu, la réputation que lui faisaient ses amis était tout de même sulfureuse. Un samedi où le groupe se rencontrait et que Ghislaine m’avait invitée, il est arrivé seul…Alors je me suis retrouvée en face de lui. En fin de soirée il m’a demandé si je venais, je l’ai suivi…

 

Ils restèrent ainsi une demi-heure, parlant de Nicolas, parlant d’eux-mêmes, laissant une certaine complicité s’installer entre eux.

 

-        J’habite à Nanterre derrière la Défense, cela fait une bonne route, et il faut encore que je repasse chez Nicolas récupérer mes affaires.

    Cela m’a fait du bien de vous rencontrer je me sens beaucoup plus calme, et je   vais pouvoir me remettre à dormir. Je vais rentrer chez moi, je me sentirai plus à l’aise pour réfléchir, en restant chez lui j’ai l’impression de chercher à lui forcer la main, alors…