ils l’emmenaient à une fête donnée pour l’anniversaire d’une de leurs copines. Quand Nathan avait vu Adrian et José à l’entrée du camping, il s’était hâté de sortir de sa tente craignant que le désordre qui régnait en maître dans le petit espace fît mauvais effet. Après un bref coup d’œil sur la tenue des deux garçons, il s’était dit qu’avec un jean et un polo propres, même sans griffe, il ferait illusion. Surtout à ses propres yeux ! Il se savait beau garçon et son accent français irrésistible allait lui permettre d’emballer toutes ces petites Espagnoles, aussi bourges soient-elles…

Aussi, c’est avec beaucoup d’assurance qu’il monta dans la voiture de José.

Ils longèrent le front de mer pendant quelques kilomètres jusqu’à Bénicassim, la Costa de Azahar se déroulait devant ses yeux comme un dépliant touristique mais il n’était guère sensible au paysage, pour tout dire, la mer bleue et les palmiers le faisaient chier, depuis une semaine qu’il était arrivé en Espagne, pas le plus petit commencement du début d’une rencontre.

Rien. Nada.

Nathan avait donc décidé de changer de stratégie, puisque son seul charme naturel de loup solitaire ne suffisait pas à emballer, il allait rejoindre une meute.

Après tout, le plaisir des sens valait bien quelques sacrifices.

Adrian et José étaient tombés à point. Après une soirée où tous les trois avaient abondamment éclusé cuba libre sur cuba libre, ils étaient devenus copains comme cochons et son plan avait fonctionné, il était invité à une fiesta où il y aurait de la chair fraîche.

Tout à ses réflexions, Nathan n’avait pas remarqué que la voiture s’était engagée dans l’allée d’une orangeraie, c’est le parfum entêtant des arbres encore en fleurs en ce début juillet qui le sortit de ses rêveries libidineuses. Il n’eut pas le temps de s’attarder sur ces nouvelles sensations que la voiture s’arrêtait devant un porche.

Il constata que le propriétaire avait fait de ce qui avait dû être autrefois une modeste « maset » une villa luxueuse qui à vue de nez, devait faire dans les 400 m².

Il ne put s’empêcher de murmurer pour lui-même

            ¾ Ah la vache ! Ils doivent être pétés de thunes là-dedans.

Il ramassa les miettes d’assurance qui lui restaient et il emboîta gaillardement le pas de ses amis. Ces derniers, en familiers des lieux , se dirigeaient vers un patio d’où leur arrivaient les flots sonores d’une musique qui devait beaucoup aux nouvelles technologies.

Ce que Nathan traduisit immédiatement par une réflexion qu’il garda pour lui-même.

            ¾ On peut être friqué et avoir des goûts de chiotte.

Les trois amis ne s’attardèrent pas dans le patio qui avait été aménagé en mini jungle luxuriante mais ils se dirigèrent vers une piscine qu’on apercevait à travers la verrière.

Nathan resta un instant en arrêt devant le bassin d’eau bleue qui s’offrait à ses yeux.

Aussi grand que la piscine municipale de sa ville du 9-3.

Mais en plus beau.

Largement plus beau.

Ouaouh ! La classe !

Il plissa les yeux pour éviter la brutalité du soleil qui se réverbérait sur l’eau.

Une silhouette drapée d’un paréo fleuri avançait nonchalamment vers les trois garçons, Nathan pensa un instant qu’il s’agissait d’Ornella , la jeune fille dont on fêtait l’anniversaire, mais quand elle fut près de lui, il comprit que même si le chirurgien plasticien avait fait du bon travail, cette belle femme ne pouvait prétendre avoir  vingt ans.

Elle embrassa José et Adrian et tendit une main molle aux ongles manucurés tout en se présentant dans un français chantant.

¾    Bonjour, bienvenue, je suis la mère d’Ornella, vous pouvez m’appeler Eva.

Tout en prononçant ces paroles, elle balaya Nathan du regard, le jean bon marché, le polo, propre mais aux couleurs délavées, les tongs, ah ! les tongs ! Quelle faute de goût ! Un si beau garçon…

 

                                                   

 

 Ecrire un feuilleton à plusieurs, le texte ci-dessous du rédacteur n°1 constituant le point de départ..

Chaque intervenant prendra en charge un épisode à partir du dernier mot de l' 'épisode précédent laissé volontairement inachevé.

Seules consignes:

- Faire  court, chaque épisode ne devant pas dépasser une page ou 600 caractères.

- Axer le travail sur la cohérence du tout, les changements de mains ne devant pas être perceptibles à la lecture.

 

NB :  1° Adresser votre texte à : blog@chateaudavanton.com  ou à andreyoux@wanadoo.fr

          2° Pendant toute la durée de l’atelier, les épisodes seront publiés sous anonymat .

           Le masque tombera à la fin de l’atelier, soit le 1er avril 2010.

          4° Le titre sera décidé à la fin 

PS: La publication se fera par ordre d'arrivée. Pour le cas ou deux épisodes auraient été écrits à partir du même billet il appartiendra à  l'auteur du second billet de le reprendre ou de l'adapter à l'épisode suivant.