il est la clé

Il est le mot de passe.

Ensuite,

il n'y a rien à faire,

rien à dire.

Tout s'enchaine trés vite.

Le mot devenu phrase,

et l'idée apparait.

Elle déferle,

elle court sur le papier.

Elle ne veut plus attendre,

la main la gene,

trop lente

trop fébrile.

La main tente de rattraper le temps,

mais c'est elle qui est prise dans l'idée,

et non elle qui la domine.

Tout le monde s'en mele,

le cerveau désespéré,

anxieux qu'il est de perdre le fil.

C'est si fragile le fil des idées,

c'est si fragile le fil de la vie.

Et la main qui court, court,

découvrant aux yeux ébahis

ce que contient le coeur,

ce que réserve la vie.

 

 

Il y a d'abord un mot

il est la clé,

il est le mot de passe.

Ensuite :

Il faut laisser courir,

Il faut ouvrir le chemin.

Il faut préparer la feuille.

Celle qui est prete à recueillir

le long cheminement du désir.

Mais si elle ne voulait plus s'arréter,

si j'avais joué à l'apprenti sorcier.

Que viendra t-elle demain

ou un autre jour

me raconter me dire?

Qu'arrachera t'elle du fond de moi

Pour le jeter la sur la page?

Je ne sais mais j'attends,

je ne sais mais suis confiant.

Chaque ligne chaque mot,

me découvre la vie,

me délivre la vie.

Elle me découvre moi,

me découvre les autres.

Elle apaise le jour,

me prépare à livrer,

me prépare à accepter,

ce que contient le coeur,

ce que réserve la vie.

- Un mot - 1993 - D Guerville