Des grands cieux tournoyant comme une âme légère
Et des chaudes amours à la couleur si chère,
Où l’éternité même, un instant, avait lui ?

Cet âge-là mêlait passion et bien-être ;
Le jour voluptueux chantait en séraphin ;
C’était parmi la joie un vertige sans fin
Peuplé de longs désirs jamais las de renaître.

Au comble de l’extase au beau rire de miel,
Chaque enfant tout pareil à quelque fol artiste,
Survolait, radieux, des marches d’améthyste
Sous le chevalet nu d’un grandiose arc-en-ciel.

Les vents clairs s’étoilaient de lunes magnifiques ;
L’aurore en se voilant s’enivrait de douceur ;
L’azur qui s’avançait avec des mains de sœurs,
Se délectait pour nous d’incroyables musiques.

Puis, figure céleste aux charmes frémissants,
Le rêve sur nos jeux infinis et frivoles,
Ouvrait des chemins purs choyés par mille idoles,
Et réchauffait la vie en ses doigts caressants.

Extrait du livre de Thierry CABOT : " La Blessure des Mots ".
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