stratégique, il observe et surtout il écoute trois types qui sont installés à deux mètres devant lui.
Par crainte que sa mémoire ne lui joue des tours, il a sorti discrètement son petit calepin noir qu’il a surnommé ma « ptite boussole » tant ce carnet lui est utile pour s’orienter dans les méandres de ses enquêtes, et il croque en trois coups de crayons les visages des trois hommes.
Après avoir avalé son verre de bière d’un seul trait, celui que semble être le chef, un petit moustachu, déclare :
- Bon, les gars, on va pas s’éterniser dans les palabres, chacun sait ce qu’il a à faire, non ?
- Ben ouais, moi j’ai déjà apprivoisé le clebs, j’pense pas qui nous cherchera des noises.
- A toi peut-être, mais nous, comment qui va nous reconnaître ?
- T’inquiète pas mon frère, j’ai pris des renseignements, mon frangin est maître chien, y m’a dit que je devais lui faire sentir vos odeurs, alors j’ai pris des T shirts à vous et j’ lui ai fait sentir au clébard, et là question odeur, j’veux pas être méchant mais y peut pas vous rater….
- Ah le tact, le mec …
- Bon assez ri, moi j’ai examiné la passerelle, c’est du solide, la caisse doit pouvoir passer.
Le mot « passerelle » attire l’attention de l’inspecteur Blanc, ainsi ses indics l’ont bien renseigné, ils vont passer par l’ancien pont depuis longtemps désaffecté et que pour cette raison les gens du coin ont baptisé « passerelle ».
A la table, le serveur a déposé des nouvelles bières et c’est dans un silence quasi jubilatoire que les trois hommes savourent leur boisson.
- Dernier point les amis, les gars du dépôt y vont ouvrir qu’avec le mot de passe, y’a que Sergio qui l’connaît, pour éviter les fuites, mais y srait peut-être temps qu’il nous mette au parfum, alors Sergio, c’est quoi le mot ?
Un ange passe. Le Sergio ouvre la bouche, la referme et dans un souffle déclare :
- j’sais plus…j’crois que j’lai oublié…