à séduire ? » C'est-à-dire, si je reprends le dictionnaire, le conduire vers soi, l’apprivoiser …
Et moi, je t’ai répondu, sans le moindre tact, qu’au cours de l’atelier d’écriture de l’Espace du Possible où j’avais fait ta connaissance ( façon de parler, comme on va voir !), subjugué par les entrelacs du rhizome de ton conte fantastique « L’arbre » (publié sur l’ Ecritoire avec des commentaires élogieux), je ne me souvenais plus à présent ni de ton visage ni de ta voix ni de rien . Rien d’autre que cette petite fille murmurant ses malheurs à l’arbre de son jardin…
J'ai toujours été un obsédé textuel !
Si j’ai complètement oublié ton enveloppe charnelle, je me souviens par le menu de ton récit, je veux dire de l’âme de ton récit. Mais n’est ce pas aller un peu vite en besogne que réduire aussi vite à l’état d’âme une personne bien plus jeune que vous?
Comment aurais-je pu te considérer, toi,Michèle, comme un autre moi puisque déboussolé par ton récit, j’ai oublié tout le reste de ta personne et que tu restes donc une parfaite inconnue ?
Alors, laisse moi te dire combien j’aimerais à nouveau, être attablé avec toi comme nous l’avons été durant ces heures bénies de l’atelier d’écriture de l’Espace, me perdre dans ces moments jubilatoires des palabres qui suivent la délivrance de la lecture de nos textes et qu’enfin je sois délivré du sortilège qui, devant les gens dont le talent s’impose à l’évidence, me rend minuscule au point de disparaître dans un trou de souris.
Viviane, ma femme, parle d’organiser une journée d’écriture au Château d’Avanton dans le cadre de je ne sais quel machin de l’Education Nationale, l’Afef, la Drac ou Dieu sait quoi qui organise quelque chose autour de la langue française. Viviane est folle de tous ces trucs.
Si tu acceptais notre invitation, j’aimerais beaucoup que cette journée soit une passerelle qui me permette de vérifier que tu n’es pas que l’âme d’un texte. C’est vrai que pour me sortir d’embarras, tu m’as écrit l’autre jour que tu étais plutôt grande avec des yeux bleus , brune avec une frange. Mais un détail me tourmente pour te visualiser. Une frange, selon toi, c’est comment ? Comme un rideau anti- moustiques ou une mèche sur le coté genre balai d’ essuie-glace ?
Merci de venir à Avanton pour soit définitivement tranchée cette épineuse question.
Amitiés.
André