Belle étrangère ma mie je vous tire mon chapeau
Pour avoir fait de moi, impénitent bavard
Un adorateur muet, un charmeur de mélo
Une grenouille sans crôa sur son gros nénuphar.

Pour faire battre mon cœur vous tirez la ficelle
Pour sustenter mon âme je n’ai que rogatons.
Ah, ma douce cruelle, alors que je chancelle
Prenez-moi en pitié, oyez mon mirliton.

Je ne me connais plus même dans le miroir.
Je ne pense qu’à vous mon petit lapin rose.
Mais mon esprit s’égare et dans le long couloir
De mon être qui vacille, je cherche en vain la cause

De l’état languissant qui malgré le café
Dont je m’abreuve en vain me ploie dans la fougère
Pour poursuivre mon rêve. Baisez mon front ridé
Ne soyez plus de marbre, aimez belle étrangère.