Certes, il ne manquera pas de ricaneurs pour dire que son roman n’est ni-ppon ni mauvais. Ces petits esprits auront grand tort !
Dans le sillage des romans ethnographiques cultes des années soixante « Multiple splendeur » d’Han Suyn, « Vent d’est, vent d’ouest » ou « Pavillon des femmes » de Pearl Buck,- je vous épargne Marguerite Duras!- Amélie Nothomb sort à nouveau de son grand chapeau sa formule gagnante ; fluidité du style, observation des moeurs avec une précision d’entomologiste, échappées poétiques, culture in vitro du malentendu d’un duo évoluant inéluctablement vers une situation inextricable où la perversité est rarement absente…
Amélie Nothomb se dépeint sous les traits d’une prédatrice elle-même dévorée par son addiction à l’écriture. Puis, comme dans ses autres romans, le héros est soigneusement désaffecté après usage.
L'auteure est entrée très jeune en écriture comme d’autres en religion. Sa façon de reprendre sa vie en boucle , ou plutôt en spirale, (l'époque où se situe ce livre est antérieure à « Stupeur et tremblements ») m’évoque irrésistiblement Henri Miller, autre fêlé d'écriture, pour qui sa propre vie était le matériau dans lequel l’écrivain devait façonner son œuvre…D’où son tourment permanent de vivre sa vie comme une œuvre d’art. Le bonheur, c'est une toute autre affaire!

André Youx

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