La cathédrale de Poitiers n' était pas assez grande pour contenir la foule des proches et des amis... Du coté des copains d'Antoine, son frère, nous perdons un joyeux compagnon de tablée et une plume dont la production s'annonçait imminente pour le blog.
Le 4 mai 2004, à Avanton, alors que le château se relevait de ses ruines, René avait joint sa bonne humeur à celle des lycéens de la " Nuit de l'écriture" initiée par le Lycée Pilote Innovant.
Avant de produire d'autres textes nocturnes, il avait eu la délicatesse de se fendre pour ses hôtes d'un poème troussé au débotté, conçu sur la route et crayonné sans une rature sur un coin de table dans l'effervescence des discours inauguraux !
C'est ce poème écrit de sa main que nous publions aujourd'hui en hommage et en gage de notre affection...


A nos hôtes,

Le vent par tous ses trous a ruiné la muraille
Et la pluie l'a rongé comme un tir de mitraille
Un arbre majestueux a poussé dans l'office
Et ses branches ont détruit patiemment l'édifice
Tout est désolation, défaillance ruineuse
Son allure altière nous apparait hideuse.
C'est alors que passant sur la route isolée
Ils ont vu ce vieillard qui semblait désolé
l'arbre courbé vers eux tendait ses tentacules
Et ceci se passait un soir au crépuscule.
Du château effondré ils se sentent coupables.
De lui redonner vie ils se trouvent capables.
Un travail de Titan ne peut les arrêter
Ils en font le serment, cela ne peut durer...
Ce soir nous sommes ici et la chaîne du temps
Un moment distendue réunit ses enfants!...

René Oliveau
le 7 mai 2004.