De longs pleurs, cette nuit, m’étouffent d’impuissance,
Une si longue nuit maléfique et hurlant
Qui remplit de stupeur mon esprit chancelant
Et le fait délirer dans le vide et l’absence.

Chaque jour mutilé tombe en déliquescence,
Le jour dont reste à peine un vœu sanguinolent,
Telle une plaie amère au fétide relent,
Où l’échec me foudroie avec magnificence.

L’œil hideux, en sueur, brisé comme un fétu,
Je contemple, ébahi, mon destin abattu
Et vois tous les faux biens rouler à la renverse ;

Jusqu’à l’heure où, levant ses deux poings furieux,
Une nouvelle nuit plus ignoble et perverse
Se jettera sur moi pour me fermer les yeux.



Extrait du livre de Thierry CABOT : " La Blessure des Mots ". http://p-o-s-i-e.over-blog.net/